TotalEnergies
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TotalEnergies
Deux ans après avoir été éconduit par le gouvernement français dans sa tentative de rachat du Groupe Carrefour, le Québécois Couche-Tard signe un joli chèque de 3,1 milliards d'euros pour reprendre à TotalEnergies le contrôle de 2.200 stations-service réparties dans quatre pays, dont la Belgique.
Si TotalEnergies va purement et simplement céder ses 1.198 stations en Allemagne et ses 392 stations aux Pays Bas (392), la situation est différente pour la Belgique et le Luxembourg : les 619 stations qu'y compte le pétrolier, et qui en font le leader de notre pays, seront placés dans une structure exploitée en joint venture par Couche-Tard (60%) et TotalEnergies (40%).Les réseaux de stations-service resteront sous la marque TotalEnergies au minimum pendant cinq ans, aussi longtemps qu'ils seront approvisionnés en carburants par le pétrolier depuis ses raffineries d’Anvers. TotalEnergies conservera la pleine propriété des activités de recharge électrique hors stations (hubs de recharges), de la distribution d’hydrogène, des activités de vente en gros de carburants ainsi que du réseau de stations AS24 pour les poids lourds.
3,1 milliards d’euros, c'est une belle opération pour le pétrolier français, qui signale lui-même que ce montant correspond à plus de 15 années de cash-flow net, soit à deux ans près l'échéance fixée par l'Europe pour… la fin de la vente de véhicules particuliers à combustion. Les Québécois auraient-ils payé trop cher ? Ce serait sous-estimer cette jeune (fondation en 1980) et pourtant remarquable entreprise, qui couvre un petit empire de 14.000 magasins de proximité, night-shops, boutiques de stations-service, points de restauration à travers le monde.
Qu'on ne s'y trompe pas, il y a une vraie stratégie à l'œuvre chez Couche-Tard, et en particulier sur ce volet pétrolier. Parti de son réseau canadien, Couche-Tard s'est étendu aux Etats-Unis dans les années 2.000, rachetant par exemple les 1.663 magasins CircleK opérés par le groupe pétrolier ConocoPhilipps aux Etats-Unis et en Irlande. Son appétit de croissance l'a conduit au rachat des 2.300 shops de stations-service du Norvégien Statoil, lui permettant de mettre pied en Scandinavie, en Pologne, dans les pays baltes et en Russie. L'opération représente pour Brian Hannasch, PDG d'Alimentation Couche-Tard, une opportunité d'affirmer un vrai leadership : « Nous y voyons une forte adéquation géographique avec notre réseau européen existant, ce qui nous permettra de croître ensemble au sein des économies les plus fortes d'Europe et de progresser dans notre vision de devenir la destination préférée pour l'achat de marchandises et pour la mobilité à travers le monde ».
La fin programmée du thermique aboutira inévitablement à une baisse des ventes de carburant en Europe. Et pour la station-service, les marges sont déjà très étroites. Mais la fin du plein d'essence ne signifie pas nécessairement fin de l'arrêt de ravitaillement, sous sa forme recharge. Et ceci offre aussi des opportunités à ceux qui se montreront capables de proposer des services complémentaires. Manifestement, c'est un défi que Couche-Tard entend relever.
Pour l'heure, les conditions de transfert du réseau belge à la nouvelle entité exploitée en joint venture sont encore inconnues : un Conseil d'entreprise se tient depuis ce matin dans un grand hôtel bruxellois.
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