Le bureau d’études Nielsen observe, en Belgique, une hausse des prix de produits FMCG de l’ordre des 2,9% au second trimestre 2016. Parallèlement, le volume des ventes chute de 2,9%, ce qui aboutit à une croissance du marché nulle en valeur. Des données qui contrastent avec celles des autres pays européens et s’expliquent selon toute vraisemblance par la hausse des taxes sur différentes catégories de produits. Sur le total de l'année, le marché belge des FMCG enregistre une hausse de 1,2% en valeur (P7 2015-P6 2016).
Les différentes taxes récemment adoptées chez nous poussent de plus en plus de Belges à faire leurs achats dans les pays voisins. Ainsi, la FIEB indiquait récemment que sur le volume total des boissons rafraîchissantes consommées par le consommateur belge, 7% sont en réalité achetées à l’étranger. De son côté, le SNI déclarait, en avril dernier, que les ventes de boissons alcoolisées avaient chuté de 14% entre novembre 2015 et mars 2016. Des chiffres que nous confirment les experts de The Retail Academy sur base d'une étude en cours au sujet de l'impact de la hausse des accises sur les boissons alcoolisées. Selon les premières conclusions de celle-ci, un résultat comparable est en effet observé sur une plus longue période. Outre une recrudescence du nombre de vols à l’étalage de ce type de produit, le SNI parlait lui aussi d’un mouvement d’achats transfrontaliers.
« En 2015, les Belges ont dépensé 723,4 millions d’euros en alimentation et boissons dans des supermarchés étrangers. Par rapport à 2014, cela représente une hausse de 6,6%. Depuis 2008, les achats alimentaires transfrontaliers ont augmenté de 42,5% », explique Chris Moris, directeur général de Fevia. La Fédération précise qu’un Belge sur trois se rend au moins une fois au-delà de la frontière pour acheter de la nourriture et des boissons. Et 22,7% le font même deux fois ou plus par an. Or, en se rendant à l’étranger pour acheter des boissons rafraichissantes ou alcoolisées, le consommateur belge en profite pour réaliser l’ensemble de ses courses.
Prix en hausse, volumes en baisse
Ces différentes données pourraient dès lors expliquer celles récoltées par le bureau d’études Nielsen, qui note une hausse de 2,9% des prix des produits FMCG en Belgique et une baisse de 2,9% du volume de ventes. Si la croissance européenne est au niveau le plus bas jamais enregistré par Nielsen, les chiffres belges contrastent toutefois avec ceux des autres pays européens.
Les dépenses liées à des produits quotidiens (alimentation, boissons, articles de toilettes,…) ont augmenté de la façon la plus faible jamais enregistrée par Nielsen. Au cours du second trimestre de l’année, les prix de produits FMCG ont augmenté de 0,7% et le volume de vente de 0,1%, soit le niveau le plus bas enregistré depuis deux ans. En conséquence, les food retailers ont enregistré une hausse de 0,8% en valeur, le chiffre le plus bas depuis les résultats mesurés au dernier trimestre 2008.
Le Nord, l’enfant terrible de l’Europe
Parmi les 21 pays où la performance a été monitorée, la Turquie enregistre la plus forte croissance en valeur (+8,9%), suivie par la Norvège (+3,5%) et la Suède (+3,2%). A l’autre extrémité, on retrouve la Grèce (-7,2%), la Finlande (-4,6%) et le Royaume-Uni (-1,6%). L’Espagne (+2,1%) et l’Italie (+1,2%) réalisent quant à eux de belles progressions. « Le niveau historiquement bas des performances européennes s’explique par deux facteurs » indique Jean-Jacques Vandenheede, European Director of Retail Insights chez Nielsen. « Le fait que Pâques n’eut, contrairement à l’an dernier, pas lieu durant le second trimestre, mais aussi et plus significativement, la très faible croissance observée en France et en Allemagne et le déclin notable du Royaume-Uni suite à la guerre des prix qui s’y déroule. Si le Sud de l’Europe était souvent blâmée pour les mauvais résultats de l’Europe, la tendance se retourne aujourd’hui et l’enfant terrible est désormais au Nord ».