Carrefour 2022: une prime supplémentaire de 500 euros pour les travailleurs s'engageant dans une formation
Carrefour envisage de prévoir des moyens financiers supplémentaires pour ses travailleurs amenés à quitter la société en bénéficiant du régime de chômage avec complément d’entreprise. C’est ce qu’a indiqué le ministre fédéral de l’Emploi Kris Peeters durant l’émission De Ochtend sur Radio 1.
Le plan de transformation de Carrefour prévoit un montant de 2.500 euros dans le cadre de l’outplacement des travailleurs partant en prépension. Il serait toutefois désormais question de 500 euros supplémentaires si ces travailleurs s’engagent dans une formation pour un métier en pénurie. C’est ce qu’a déclaré Kris Peeters, Ministre fédéral de l’Emploi sur Radio 1.
Selon l’accord conclu entre direction et syndicats, 600 travailleurs sont concernés par un départ en prépension, ou « chômage avec complément d’entreprise ». Le ministre fédéral de l’Emploi avait alors annoncé qu’il se mettrait autour de la table avec la direction du retailer en vue de faire un pas de plus en matière d’activation.
Kris Peeters devrait prochainement se prononcer sur le protocole d’accord conclu entre les syndicats et la direction de Carrefour Belgique. Pour rappel, si la Wallonie et Bruxelles ont remis un avis positif, la Flandre, elle, s’y est opposée. Le ministre fédéral de l’Emploi attend encore deux avis: l’un juridique, l’autre du comité fédéral.
"Une immixtion inacceptable du politique dans la concertation sociale"
La Setca perçoit cette annonce comme un incursion mal venue dans le processus de concertation sociale. « Une nouvelle négociation après la négociation en somme alors qu’il s’agit d’un dossier d’entreprise à régler entre organisations syndicales et patrons. Ces dernières semaines, nous avons été plus d’une fois écœurés par les déclarations de certains responsables politiques à l’égard du plan social. Nous dénonçons aujourd’hui cette nouvelle immixtion du gouvernement dans la concertation sociale » déclare l’organisation syndicale.
La Setca déplore en premier lieu l’avis négatif rendu par le ministre de l’Emploi flamand Philippe Muysters. « Dans cette affaire, les travailleurs n’ont rien demandé et ils ne sont que les victimes d’une énième restructuration. Le plan social qui a été négocié respecte la loi, ni plus ni moins. Il n’est que l’application stricte des possibilités de RCC dans le cadre d’une application d’entreprises en difficulté ou en restructuration. Il ne s’agit pas d’une voie de garage dorée jusqu’à la pension, loin s’en faut ! Il faut également souligner que le plan prévoit également d’autres possibilités, comme les mutations internes ou les départs volontaires » rappelle le syndicat.
« L’annonce de ce jour de Kris Peeters est un nouveau rebondissement : le gouvernement débarque dans la négociation et fait en sorte que le plan social renforce l’aspect outplacement pour les départs en RCC (mais par contre ne prévoit rien pour les départs volontaires). Une exigence d’autant plus bizarre qu’aucun des 3 ministres régionaux (même pas Philippe Muyters) n’avait spécifiquement pointé du doigt la matière outplacement. Ce qui est présenté comme un ‘coup de pouce’ pour les travailleurs en RCC est en fait une condition supplémentaire qui vient s’ajouter. C’est bel et bien une modification du plan initialement négocié et donc une immixtion inacceptable du politique dans la concertation sociale. Rappelons une nouvelle fois que le plan social respecte strictement la loi et que dans un état de droit, l’application de la loi ouvre (devrait ouvrir) des droits, chez Carrefour comme ailleurs… »
Et d’ajouter que « pour Kris Peeters, il semble essentiel de s’immiscer dans la concertation sociale et d’écouter les sirènes de la N-VA bafouant ainsi d’une part l’application stricte d’un plan social négocié conformément au prescrit légal et d’autre part les principes élémentaires de la concertation sociale, à savoir une négociation patrons /syndicats. Toutes ces gesticulations politiques autour du plan social de Carrefour ne font que troubler les travailleurs dans leur choix. Ce qui pourrait rendre nécessaire, si le nombre de candidats à la RCC n’est pas suffisant, le recours à des licenciements secs. Messieurs Peeters et Muyters, ayez un peu de respect pour les travailleurs, pour l’application de la loi. Nous vous tiendrons responsables des licenciements secs si d’aventure, à cause de vos gesticulations électoralistes, les travailleurs les plus âgés devaient renoncer à leur droit au RCC ».