Les nouvelles réglementations européennes en matière de protection de la vie privée entreront en vigueur dès demain. Pour les retailers, cela se traduira par des tickets de caisse plus longs, des e-mails informatifs supplémentaires à envoyer et davantage de travail à effectuer autour des ajustements de données. De Tijd a consacré un large article sur le sujet. Morceaux choisis.
Demain est un grand jour: les nouvelles réglementations européenne en matière de vie privée - ou le GDPR - entreront officiellement en vigueur. En conséquence, les consommateurs auront davantage de vue et d’influence sur les données personnelles que collectent depuis des années les retailers. Ils pourront contrôler les informations les concernant que détiennent les supermarchés où ils se rendent, mais aussi en modifier le contenu, voir le supprimer. Pour s’y conformer, les retailers ont eu deux ans. Pas de surprise donc, mais encore quelques ajustements et suivis à opérer. Ils devront notamment investir davantage de temps dans la gestion des données de leurs clients et les informer au mieux sur celles-ci.
Pour se conformer au GDPR, plusieurs retailers comme Colruyt ou bol.com ont choisi de laisser le consommateur gérer lui-même ses données personnelles, indique De Tijd. Ce choix permet à certains de gagner du temps. Mais il n’en pas de même pour tout le monde. Chez Carrefour, par exemple, si un client demande à recevoir les informations détenues à son sujet, un collaborateur doit contrôler manuellement si ses coordonnées ne se trouvent pas dans d’autres bases de données en sa possession, indique Baptiste Van Outryve.
Parallèlement à l’adaptation des données personnelles, plusieurs retailers dont Colruyt et Carrefour font le choix de séparer une base de donnée unique en plusieurs bases de données, note De Tijd. Pensons par exemple à la base de données personnelles d’un consommateur que nous appellerons Jean qui se verrait séparée de sa base de données d’achats, et ce, afin bien entendu que les collaborateurs de l’enseigne ne puissent savoir quel type de d’achat est lié à ce profil. Ce principe permet de garantir la confidentialité au client. Evidemment, les différentes bases de données de Jean seront toujours reliées via le programme, ce qui lui permettra de continuer à recevoir des promotions personnalisées.
De son côté, le consommateur qui n’a jamais lié sa carte fidélité à une adresse e-mail a récemment pu s’apercevoir que son dernier ticket de caisse n’en finissait pas… Pourquoi? Tout simplement parce que le retailer n’a d’autres moyens de l’informer que par le biais de ce ticket. Chez Carrefour, les clients reçoivent trois fois l’information en vue de s’assurer qu’ils ont bien eu l’occasion de lire la nouvelle politique de confidentialité de l’enseigne. « A la troisième fois, nous expliquerons de manière explicite les changements en matière de politique de confidentialité. Cela se fera probablement par l’intermédiaire de notre personnel en magasin ou sur l’écran de la caisse » explique Baptiste Van Outryve dans les colonnes de De Tijd.
L’impact sur le retail
Nombreux sont les retailers à craindre l’entrée en vigueur officielle du GDPR. Ils pourraient en effet perdre un certain nombre de données que les consommateurs ne sont pas enclins à partager. Et ce sont justement ces données qui importent pour le commerçant, qui pourrait ne plus être en mesure d’envoyer des promotions personnalisées liées par exemple aux achats régulier du consommateur. « Elles permettent aussi de guider le consommateur en ligne vers le bon produit, car ces données aujourd’hui prennent la place du vendeur classique » explique Marjolien Verkerk de Bol.com à De Tijd. Autre grand problème: ces précieuses données sont utilisées pour déterminer la gamme d’un magasin donné selon les tendances générales d’achat dans son environnement proche. De même, elles aident à la localisation d’un emplacement où installer un nouveau magasin.
S’il est établi que le GDPR aura un impact sur le secteur, reste donc d’en connaitre l’ampleur…