Une fois de plus, la première session de l’année de The Retail Society, le 2 février dernier, fut un grand succès. Chaque année, cette première session est l’occasion pour nous d’accueillir plusieurs experts et de les écouter nous livrer leurs perpectives économiques pour le retail et les FMCG en 2017.
Le coup d’envoi fut donné par Geert Langenus et Raïsa Basselier de la Banque Nationale de Belgique, qui nous illustrèrent les perspectives macro-économiques en Belgique. Première bonne nouvelle: après une année difficile et les nombreuses incertitudes qui l’accompagnaient, l’économie mondiale semble bien récupérer lors des derniers mois. Ainsi, la croissance en Belgique devrait s’accélérer jusqu’à 1,4% en 2017. Les perspectives macro-économiques s’amélioreraient dès lors grandement. Mais de moins bonnes nouvelles pointent toutefois le bout de leur nez: malgré la forte création d’emplois, la consommation privée reste encore très faible. Le pouvoir d’achat des ménages est poussé par l’augmentation des impôts indirects et la poursuite de la modération salariale. Dans le futur, les ménages devraient donc à la fois bénéficier de la croissance des salaires et des mesures de réduction d’impôt ayant été approuvées. Ces facteurs devraient avoir un impact positif sur leurs revenus disponibles et donc sur leur consommation. Dans ce sens, on observe également un renforcement de l’indicateur de confiance des consommateurs en ce mois de janvier. Les investissements et l’augmentation de la consommation privée sont les principaux facteurs de croissance à moyen terme.
Karina De Cock, Retail insights director chez Gfk, a pour sa part invité le public présent à découvrir la maison du consommateur moyen, et ce, en vue de dépeindre une image claire des tendances et des opportunités qui sont offertes au secteur en 2017. « Un esprit sain dans un corps sain » se révèle être le nouveau crédo des Belges. GfK observe une véritable prise de conscience en matière de santé de la part des Belges. Prise de conscience qui a modifié leur régime alimentaire. Les produits biologiques trouvent aujourd’hui toujours plus leur place dans le panier des consommateurs belges, avec une croissance en volume de 20%. Le panier moyen de ceux-ci a en outre lui aussi augmenté. Mais des paniers plus garnis signifient aussi une diminution du nombre de visites en supermarché. La fréquence des achat a, depuis 2008, chuté de quelque 17,7%. Il y a donc bien moins d’opportunités d’atteindre le consommateur. Parallèlement, les consommateurs belges achètent de plus en plus souvent en ligne. La part de l’online dans le chiffre d’affaires total s’est établie l’an dernier à 7,86%. Toutefois, cette croissance de l’e-commerce est davantage une histoire de produits non-alimentaires et de services. Les Belges préfèrent encore le point de vente physique lorsqu’il s’agit de produits FMCG.
Céline Grena, Commercial Director chez Nielsen, a ensuite développé le message qu’elle souhaitait faire passer à l’auditoire: Keep it simple! Avec une moyenne de 12.000 références, le consommateur dispose de trop de choix, et tous ne sont pas égaux en matière de valeur ajoutée. Ainsi, sur les dix dernières années, la croissance en valeur décline et le volume de vente chute dangereusement. L’écart de prix entre la Belgique et ses pays voisins a qui plus est fortement augmenté. Mais tout cela offre également de l’espace pour une amélioration. Celine Grena a également donné quelques astuces pour accroître la valeur. Les promotions demeurent la pierre angulaire du retail belge. Chez nous, 60% des consommateurs sont encore et toujours « obsédés par les promos ». Pourtant l’efficacité des promos pourrait être nettement améliorée. Ajoutez à cela le fait que les hard discounters et les supermarchés de proximité ne cessent de croître, et demandez-vous combien de temps encore le prix peut-il rester créateur de valeur. Il est dès lors important de suivre les tendances, comme l’alimentation saine, mais surtout: Keep it simple!
La session s’est clôturée sur un débat avec Tom Simonts, Senior Financial Economist chez KBC. La discordance entre le pouvoir d’achat des consommateurs et leurs dépenses réelles est un fait que l’on ne peut ignorer aujourd’hui. Dans ce marché à la pression concurrentielle considérable, il est plus que jamais nécessaire d’anticiper les tendances et de développer des activités ciblées où le client occupe une place centrale. Le succès d’Amazon en est un bon exemple. Le message clé de Tom? Relevez le défi!