Le géant américain de l’e-commerce prévoit d’ouvrir un premier (petit) dépôt en Belgique, dans la région d’Anvers, pour la fin de l’année, rapporte L’Echo. Une implantation qui s’inscrit dans la stratégie d’Amazon visant à traiter davantage de colis en travaillant de manière plus locale.
Le dépôt anversois d’Amazon, qui prendra place sur le site de Blue Gate, devrait générer 50 emplois. L’installation recevra des colis en provenance des grands entrepôts allemands ou français et seront ensuite pris en charge par de petites et moyennes entreprises de livraison belges qui les transporteront jusqu’à leurs destinataires finaux. Amazon estime qu’environ 200 chauffeurs externes seront nécessaires à cette fin. Si la plateforme d’e-commerce n’a pas souhaité communiquer d’objectifs chiffrés pour sa nouvelle implantation, elle espère toutefois être en mesure de traiter à l’avenir de plus grandes quantités de colis en procédant de manière plus locale. Une stratégie déjà mise en œuvre par Amazon dans d'autres pays européens, notamment aux Pays-Bas et en France. D’autres acteurs du commerce électronique procèdent déjà de cette manière dans notre pays. L’allemand HelloFresh dispose par exemple de plusieurs petits dépôts belges qui reçoivent les colis venu d’une plus grande installation aux Pays-Bas. Idem pour le néerlandais Coolblue, qui a annoncé jeudi l'ouverture d'une troisième implantation de notre côté de la frontière pour recevoir les produits de grande taille avant leur livraison.
Quel impact pour Bpost ?
La décision d’Amazon n’est certainement pas une bonne nouvelle pour Bpost, qui est actuellement le principal partenaire logistique de la plateforme américaine en Belgique. À Bruxelles et en Wallonie, les paquets estampillé Amazon représentent même un colis sur cinq livrés par l’entreprise postale. En novembre dernier, on avait déjà appris que le mastodonte fondé par Jeff Bezos était en train de bâtir son propre réseau de coursiers en sous-traitance dans notre pays. À l’époque la firme avait fait valoir via la porte-parole Julie Valette « qu’un seul partenaire ne peut pas continuer à répondre à la demande croissante de colis ». Une déclaration se voulant rassurante pour Bpost, et qui a été renouvelée par le vice-président d'Amazon Logistics Europe, Robert Viegers, par communiqué : « Amazon entretient une relation de confiance avec diverses sociétés de livraison en Belgique et continuera à travailler en étroite collaboration avec ces partenaires à l'avenir. »
Ça bouge pour l’e-commerce
L’annonce d’Amazon intervient par ailleurs au terme d’une semaine particulièrement chargée en actualités pour le secteur de l’e-commerce en Belgique. Mardi, le comité ministériel restreint est en effet parvenu à un accord sur la réforme du marché du travail. Celle-ci devrait notamment faciliter le travail en soirée (entre 20 heures et minuit) au sein des entreprises actives dans le commerce électronique. Et jeudi, on découvrait les grandes lignes du projet de loi de la vice-première ministre et ministre de la Poste, Petra De Sutter, visant à mettre fin aux abus constatés dans la livraison de colis. La mesure phare de cette proposition, qui n’est toutefois pas encore définitive ? Contraindre les transporteurs qui disposent d’un chiffre d’affaires supérieur à 6,5 millions d'euros ou qui effectuent plus de 1,1 million de livraisons par an à faire livrer 20% de leurs colis par des salariés d’ici 2023, et 80% à l’horizon 2025.