À partir de ce jeudi, les clients des magasins Delhaize peuvent demander un ticket de caisse numérique à la place du traditionnel ticket papier. Cette initiative, présentée comme une première dans la grande distribution alimentaire en Belgique, sera-t-elle suivie par les autres retailers ? Tour d’horizon.
Dès ce jeudi et après 154 ans d'utilisation chez Delhaize, le ticket papier va progressivement céder la place à son équivalant numérique. Via l'application MyDelhaize ou le site internet, les clients ‘SuperPlus’, le programme de fidélité de l’enseigne, ont désormais la possibilité d’opter pour la souche dématérialisée ou conserver la version physique, qui sera aussi consultable en ligne. Le distributeur met notamment en avant l'aspect pratique du système : les clients peuvent consulter leurs tickets à tout moment, et sans risque de les égarer. « Nous espérons qu’un maximum de clients passeront au ticket numérique, mais nous ne supprimerons pas pour autant la souche papier », explique la porte-parole Karima Ghozzi. « Notre objectif est de motiver le client, tout en lui laissant toujours le choix. »
Vraiment plus écologique ?
Si Delhaize a décidé d’opérer ce changement, c’est avant tout dans un souci environnemental, affirme le retailer. « Chaque semaine, plus de 5 millions de tickets de caisse sont remis. Si chaque client décide de ne recevoir dorénavant que son ticket de manière numérique, Delhaize pourrait potentiellement économiser pas moins de 162 tonnes de papier sur une base annuelle, ce qui correspond à 3.864 arbres ou à une émission de CO2 de 148 tonnes. » Autre avantage qui n'est pas mentionné par le distributeur : le papier thermique qui sert généralement à imprimer les tickets peut parfois contenir des perturbateurs endocriniens (BPA, BPS, BPF, etc.) et il n’est pas nécessairement recyclable.
Mais si le ticket de caisse numérique évite l'abattage d'arbres, son impact écologique n’est pas nul pour autant. Son envoi par mail ou son stockage en ligne engendre des dépenses énergétiques qui peuvent mener l'émission de gaz à effet de serre. Selon l'organisation Carbon Literacy Project, un e-mail standard génère par exemple environ 4 g de CO2, un chiffre qui augmente en fonction du ‘poids’ du message. « Nous n’envoyons pas nos tickets numériques par e-mail », précise Karima Ghozzi. « Ils sont uniquement consultables en ligne via le compte client. Quant au stockage de ces données sur nos serveurs, nous avons fait le choix d’opter pour une énergie 100% verte. » Précisons également que si le distributeur a fait le choix de procéder via les comptes clients, c’est aussi parce qu’une adresse électronique effective est indispensable afin de respecter l’obligation légale de remise d'une preuve d'achat officielle.
Quid des autres enseignes ?
Colruyt utilise déjà depuis deux ans le ticket électronique, mais uniquement pour l’achat de courses en ligne via ‘Collect and Go’. Selon de distributeur, plusieurs spécificités de sa souche papier le retiennent pour l’instant de franchir le même cap pour ses magasins physiques : transparence des prix, vérification immédiate, outil promotionnel, etc. « Cependant, nous disposons avec Xtra d'une plateforme qui nous permet d'examiner de manière très approfondie les possibilités numériques et qui nous permettra de répondre plus et mieux à cette application numérique dans les deux prochaines années. »
« C’est une piste que nous étudions », explique pour sa part Lidl. « Sur demande du client, celui-ci pourrait recevoir uniquement un ticket digital par l’intermédiaire de notre application Lidl Plus », avance le distributeur allemand, sans donner davantage de précisions. Il en profite toutefois pour souligner que ses tickets papier sont non seulement issus de forêts gérées durablement, mais qu’ils sont également recyclables et que leur contact avec des aliments ne pose pas problème.
Enfin, précisons encore que de plus petits acteurs de la distribution alimentaire comme Färm proposent déjà à leurs clients l’envoi du ticket de caisse par voie électronique.