Pour fêter ses 5 ans d’existence, le Docks Bruxsel dresse un état des lieux de sa situation économique. L’occasion pour Gondola de s’intéresser à la relance d’un centre commercial en temps de crise. Entretien avec Mathias Blot, directeur du Docks.
Cela fait désormais 3 ans que Mathias Blot est directeur du Docks, centre commercial implanté à Bruxelles depuis 2016. Au cours de ces dernières années, le site a beaucoup évolué en espérant pouvoir trouver sa place sur le marché bruxellois : changement de marques, révision de l’assortiment commercial, jusqu’à ce que… Covid. Le centre commercial reste fermé 3 mois, enregistre à ce moment une perte de fréquentation de 25% et voit ses projets d’évolution stoppés net. Quoi que… « Dès que le centre commercial a rouvert ses portes, la fréquentation a tout de suite repris. En dehors des mois de fermeture, nous étions sur une fréquentation de 98% en comparaison avec celle de 2019 », témoigne Mathias Blot. « Rien que sur les 9 premiers mois de l’année en cours, nous avons enregistré une hausse de 12% par rapport à 2019, ce qui représente une très belle progression. Nous avons non seulement récupéré la fréquentation de 2019, mais nous la dépassons largement. Sur le dernier trimestre (toujours par rapport à 2019, ndlr) nous enregistrons 29% en plus, tandis que la moyenne des autres centre commerciaux est à – 12%. » L’une des grandes chances du Docks, selon son directeur, c’est que le site attire une clientèle plus jeune que les autres centres commerciaux de la capitale. Moins à risque donc dans le cadre du Covid-19, mais aussi et surtout moins craintive de reprendre ses activités commerciales lorsque celles-ci sont autorisées.
La crise n’a absolument pas cassé notre rythme de croissance, elle a servi d’accélérateur.
La crise a visiblement aussi permis au centre commercial de renforcer son positionnement. « Le fait que les consommateurs se soient davantage tournés vers le shopping de proximité durant la crise, nous a apporté un plus grand ancrage local. Nous avons désormais une nouvelle clientèle du centre qui revient régulièrement pour de plus petits achats. » Le site fête actuellement ses 5 ans et entre dans son âge de maturité à travers un positionnement clair à Bruxelles, comme précédemment mentionné. « Maintenant que nous avons cet ancrage local, nous mettons désormais en place une stratégie qui nous permettra d’aller plus loin encore. Notre volonté est d’offrir une expérience de vie, pas uniquement un alignement de boutiques. La crise n’a absolument pas cassé notre rythme de croissance, elle a servi d’accélérateur. Le retour de la clientèle est tel que ça nous permet de rester sur notre lancée. » En effet, en plus des enseignes food et non food, le centre commercial entend aussi offrir à ses visiteurs un moment de divertissement. C’est notamment le cas avec son cinéma, le centre de loisirs Koezio et l’arrivée prochaine du Lego Discovery Center, qui assurera par la même occasion un ancrage national au site puisque ce sera le seul de Belgique.
‘Seulement’ 2 faillites
« Nous n’avons pratiquement perdu aucun commerçant durant la crise. Il y a deux faillites : l’une était celle de Camaïeu, qui représentait en fait une faillite nationale, ainsi que la boutique TUI qui a finalement décidé de fermer ses portes. » Un chiffre encourageant, surtout quand on dénombre également 12 nouvelles marques au sein du centre commercial, et ce, au cours des 12 derniers mois. « Ce sont des marques qui cartonnent, aussi bien dans l’alimentaire que dans le non food. » Depuis mars 2020, Docks Bruxsel a donc signé avec Action, Belchicken, Black&White Burger, Courir, Dunkin Donuts, Go Fish, Hawaïan Poke Bowl, Lego Discovery Center, Lovisa, Macao Fashion, O’tacos et You Wok. Enfin, le secret de la réussite de sa gestion, Mathias Blot l’associe principalement à la capacité d’adaptation. « Gérer un centre commercial en temps de crise demande beaucoup de résilience et de flexibilité. Il faut accepter assez vite que nous serons dans l’inconnu durant quelques mois et que tous nos repères commerciaux seront bouleversés. Il faut garder en tête deux choses essentielles : la sécurité, mais aussi faire preuve de beaucoup de réactivité et de flexibilité. La remise en question et l’acceptation sont nécessaires pour conserver le cap », conclut-il.
