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Une grève de 24 heures est en cours chez bpost depuis lundi soir. La distribution du courrier et des colis est surtout perturbée en Wallonie et à Bruxelles, moins en Flandre. Au cœur des tensions, la volonté de l’entreprise postale de se muer en acteur international de l’e-commerce.
« Les syndicats de bpost appellent à la grève à partir de lundi soir 27/02 22h jusqu’au mardi 28/02 22h, ce qui aura une incidence sur tous les services de bpost. Nous mettons tout en œuvre pour limiter au maximum les désagréments et retards », a prévenu l’entreprise postale sur Twitter dès hier soir. Et en effet, la majorité des centres de tri wallons étaient en grève ou bloqués par des piquets de grève ce mardi. Même chose pour le centre de tri Bruxelles X, situé à Neder-Over-Heembeek. En Flandre, un certain nombre de travailleurs ont également suivi le mouvement, mais Bpost estime que 90% du personnel ne participe pas à la grève. Par conséquent, la distribution du courrier et des colis était surtout perturbée dans le centre et le sud du pays, moins dans le nord.
Aux sources de la colère du personnel, la transformation de bpost en une société internationale d'e-commerce, un processus qui nécessite un changement d'organisation, a déclaré une porte-parole de l’opérateur postal à Belga. Or cette transformation s’est accélérée ces derniers mois avec la désignation de Jos Donvil au poste de CEO. La décision d’Amazon d’élaborer son propre réseau de livraison de colis en Belgique, avec à la clé une baisse des volumes de colis à livrer par Bpost, surtout en Wallonie et à Bruxelles, pousse aussi l’entreprise à se réorganiser. La question de la concession pour la distribution des journaux et des magazines est également une source d’incertitude pour l’opérateur postal. Un nouveau fournisseur doit être désigné dans le courant de l’année, mais rien ne dit que ce sera bpost qui l’emportera. Sans oublier bien sûr que l’inflation a durement touché l’entreprise, avec notamment six indexations salariales et des coûts en énergie et carburant qui ont bondi de 10 millions d’euros.
« La réorganisation voulue par la direction n’est plus du tout en phase avec l’époque actuelle. Elle entraîne une disparité dans la charge de travail entre les facteurs », dénonce toutefois le responsable syndical Stéphane Daussaint (CSC). « Nous ne demandons pas qu’il n’y ait pas de réorganisation, mais à tout le moins sa suspension, le temps d’y voir clair dans l’évolution des volumes dans les mois à venir », ajoute-t-il dans l’Echo. De son côté, le président national du syndicat SLFP Poste, Luc Tegethoff, a affirmé vouloir suivre la direction, « mais pas au prix de perte d’emplois ». À noter que des négociations seraient toujours en cours entre bpost et Amazon, celles-ci pouvant potentiellement encore déboucher sur un retour à la hausse des volumes de paquets à traiter pour le compte du géant de l'e-commerce.
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