Arnaud Ghys
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- Franchise : “Il y a toujours de la place pour l'esprit d'entreprise”
- Dossiers : Sauces chaudes, fromage, charcuterie, produits de fin d’année
Arnaud Ghys
Le syndicat chrétien wallon CNE veut lancer une nouvelle étape dans la lutte contre le plan de passage à la franchise de Delhaize. Il appelle au boycott et veut ‘rendre les magasins invendables’.
En ce début d'été, la CNE veut relancer la lutte contre les projets de Delhaize. Le syndicat lance aujourd'hui le site boycottdelhaize.be, sur lequel les consommateurs peuvent s'inscrire et indiquer depuis combien de temps ils ne fréquentent pas le supermarché et combien de chiffre d'affaires le détaillant perd de ce fait. Vers trois heures et demie mardi après-midi, cette perte s'élevait à quelque 2 500 000 euros, selon le site. Ce n'est pas la première fois qu'un appel au boycott est lancé, mais la CNE souhaite en faire un mouvement plus large. Pour ce faire, le syndicat utilise un langage musclé, affirmant vouloir "porter atteinte le plus possible et le plus longtemps possible aux intérêts économiques du groupe et de ses actionnaires". La CNE adresse également un message clair aux repreneurs potentiels des magasins. "Si Delhaize réussit à vendre nos magasins, nous les fermerons dès leur acquisition. La lutte continue", a déclaré Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la CNE. Selon lui, l'objectif est de rendre les magasins Delhaize invendables. Delhaize juge le boycott incompréhensible et affirme qu'il met en péril l'avenir et l'emploi d'un grand nombre de personnes. Il est intéressant de noter que l'action ne se déroule que du côté wallon, que l’action n’est pas soutenue par d’autres syndicats francophones, et qu'il n'y a pas de version néerlandophone du site web. Au cours des dernières semaines, la contestation syndicale semblait avoir perdu de son tonus, mais la CNE entend précisément la relancer, en mobilisant 131 personnalitésde gauche à les soutenir, en invitant de simples citoyens à s’impliquer, via des comités de soutien locaux, ou en lançant aujourd’hui ce site de boycott. Soit un arsenal d’agit-prop assez inédit, puisque débordant de la pure sphère syndicale pour amener le conflit sur un terrain social ou politique plus large, d’une façon assez similaire à ce qu’on a pu voir en France autour du conflit sur les retraites.
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