+ Plus Longread Le vrac fait son grand déballage

Phénomène jusque-là confidentiel, le vrac se développe aujourd’hui dans le retail classique, surtout du côté de Delhaize et Carrefour. Que pèse ce marché en Belgique et peut-on imaginer, logistiquement parlant, voir débarquer un hypermarché 100% vrac ? Perspectives d’avenir d’une petite tendance… qui connaît une croissance exponentielle.

Passer au vrac, c’est finalement revenir aux fondamentaux de la consommation : commander des lots aux fournisseurs, simplifier la logistique des étiquettes et, surtout, supprimer les emballages. Avouons-le, le vrac n’était pas forcément dans le cahier de charges des responsables logistiques des supermarchés… avant que n’arrive la demande des consommateurs. Le vrac est en réalité une épine dans le pied des retailers car il ne répond pas aux contraintes actuelles du marché, qui exigent un respect des normes européennes sur l’étiquetage, des dates de péremption ou encore de mentionner des indices Nutriscore. La demande du vrac, en pleine croissance suite aux scandales médiatiques autour de la consommation d’emballage, dépasse aujourd’hui la sphère des petits magasins nichés dans les quartiers branchés urbains. Prenons l’exemple de Delhaize. En septembre 2018, l’enseigne inaugurait à Nivelles un tout nouveau concept de magasin, à la fois en termes de parcours client et de logistique. Ce « laboratoire » permet surtout à la marque au lion d’opérer un virage durable, notamment avec la mise en magasins d’un rayon vrac composé de fruits secs, de pâtes, de graines et de céréales, ainsi qu’un rayon fruit et légumes en vrac. « Le supermarché de Nivelles est l’un des dix supermarchés Delhaize sélectionnés pour tester les nouveaux rayons fruits et légumes », avançait Xavier Piesvaux, CEO de Delhaize, lors de l’ouverture. « Pour ces dix supermarchés en test, ces rayons contiennent 80% de plastique en moins qu’avant ! Dès à présent, Delhaize achète la majorité des produits et légumes en vrac et les propose également en vrac à ses clients. Nous supprimons ainsi 12 tonnes de plastique par supermarché par année. »