Dossier Retour en grâce pour les alcools vintage

Les tendances en matière d’alcool naissent généralement dans les bars à cocktail. Sur ce terrain, les alcools vintage semblent revenir sous les feux des projecteurs.

“Nous constatons en effet que les alcools de grand-mère reviennent sur les étagères des bars branchés”, constate Romain Vervoort, fondateur du bar à cocktail Ethylo, basé à Schaerbeek (Bruxelles). “Je pense notamment aux vermouth, apéritifs à base de vins, aux liqueurs à base de gentiane ou encore aux apéritifs amers. Certaines marques disparues, sous l’impulsion d’entrepreneurs passionnés, font leur grand retour, tandis que les grandes entreprises développent des plans marketing autour de marques “anciennes “mais iconiques. Je pense au Suze (Pernod Ricard), au Cynar (Campari), au Campari ou encore à l’Apérol, qui a redonné vie au Spritz.” L’engouement pour ces alcools de grand-mère ne viendrait pas seulement d’une mode vintage, mais s’inscrirait plus largement dans de nouvelles habitudes de consommation. “Il faut savoir que ces apéritifs de grand-mère sont plus légers en alcool que les vodkas et gins”, évoque Romain. “Ces apéritifs conviennent donc à la nouvelle tendance du no-low, à savoir la consommation de boissons faibles ou sans alcool, qui permet à chacun de boire plusieurs cocktails tout en restant frais le lendemain. Par ailleurs, il y a aussi une question de prix : une bouteille d’apéritif est forcément moins chère qu’un alcool fort, ce qui me permet de proposer ce cocktail entre 9 et 10 euros le verre, contre 13 euros pour les cocktails à base d’alcool fort.” Pour les mois à venir, le responsable d’Ethylo voit également d’autres tendances pointer le bout du nez : “Je pense qu’il y aura une tendance à consommer plus de Mezcal, alcool mexicain à base d’agave, et de Tequila. Cette tendance, amorcée il y a déjà deux à trois ans, n’avait pas vraiment pris, probablement en raison du Covid. Je pense que cela reviendra vers la rentrée 2022.”