A l'heure où, en France, l'acceptation des chèques-repas par les distributeurs automatiques tend à se généraliser, un tout autre débat fait rage chez nous. L'avenir des titres-repas et éco-chèques devait se jouer ce mercredi 19 février devant la commission "Finances" du Sénat. Mais après de longues discussions, l'avis se voit à nouveau reporté au 12 mars.
Rappel des faits
La proposition déposée par le sénateur Rik Daems en 2013 consiste à supprimer les chèques-repas et les éco-chèques (papier et électronique) ainsi qu'à les remplacer par une rémunération nette versée sur le compte bancaire du travailleur. Rik Daems prône ici la simplification administrative et les économies pouvant être réalisées par rapport aux pertes ou l'oubli de certains chèques. Les critiques ont toutefois très vite fait leur apparition. Récemment les sociétés émettrices de titres restaurants menaçaient d'ailleurs d'attaquer l'Etat en justice si la proposition venait à être approuvée. Ces sociétés ont en effet investi chacune entre 10 et 25 millions d'euros en vue de permettre l'expansion du titre-repas électronique. Selon eux, 500 emplois seraient supprimés.
Vers un consensus en faveur du titre-repas électronique?
Toutefois ces investissements pourraient ne pas être vains. En effet l'avis rendu hier en urgence par le CNT (Conseil National du Travail) va globalement à l'encontre de la proposition du sénateur Rik Daems. Tous les partenaires sociaux, à l'exception d'Unizo, déclarent ne pas vouloir d'une suppression pure et simple. Ceux-ci reviennent notamment, dans cet avis, sur l'étude du Professeur Joep Konings (KUL) expliquant entre autre qu'un commerçant acceptant les chèques repas se voit mieux protégé et résiste dès lors mieux à la crise. Son chiffre d'affaires, s'il ne se stabilise pas, augmente. Le CNT insiste également sur l'importance du chèque repas en matière d'emplois.
Un second avis du Conseil National du Travail, prévu pour le 28 février, est désormais très attendu au sujet des titres-repas électroniques. Au vu de ce qui a déjà été dit hier au Sénat à ce sujet, il semblerait que l'on se dirige vers un consensus en faveur de la version électronique du titre-repas. Si la version papier devrait probablement disparaître, la version électronique a toute les chances de convaincre. Parmi les éléments ayant été débatus, il ressort ceci: le chèque-repas électronique a trouvé sa place; il facilite les démarches administratives; les critiques évoquées dans la proposition de Daems ne sont pas liées à la version électronique mais bien à sa version papier, etc. Le Conseil Supérieur des Indépendants et des PME devra lui aussi rendre son avis dans les prochains jours. Du côté des émetteurs en tout cas on nous confirme la poursuite du déploiement des chèques-repas électroniques.
Où en sommes-nous?
Le principe du chèque-repas existe en Belgique depuis près de 40 ans et sa version électronique circulent depuis deux ans. En décembre, plus d'1,3 million de transactions ont été enregistrées pour les utilisateurs de titres-repas Edenred. "Chez Edenred, il y a déjà plus de 570.000 cartes électroniques en circulation. Tous les intérimaires bénéficient aujourd'hui de titres-repas électroniques. Le système trouve donc sa place et il est important de rappeler qu'aucun terminal supplémentaire n'est nécessaire à l'acceptation de la carte", nous explique Fanny Charpentier, Communication & CSR Manager d'Edenred. Aujourd'hui, on dénombre plus de 11.000 points d'acceptation. Le réseau d'acceptation se rapproche donc de plus en plus du réseau papier.