Le secteur belge de la pomme de terre risque de perdre plus de 200 millions d'euros en raison de la crise du coronavirus. En raison d'une baisse de la demande, il y  a 1 million de tonnes de pommes de terre en trop. Le secteur craint le pire et demande un soutien européen.

A cause de la crise sanitaire actuelle, le secteur belge de la pomme de terre ne se porte pas bien. De nombreux restaurants sont contraints de fermer leurs portes et les événements sont annulés, ce qui a pour conséquence de réduire considérablement la consommation de frites belges. C'est une mauvaise nouvelle pour les producteurs locaux de pommes de terre qui réalisent 90% de leurs ventes grâce aux exportations, rapporte De Tijd.

Alors que l'année dernière, 2,7 millions de tonnes (+ 8,1% par rapport à 2018) de pommes de terre surgelées ont été exportées à l'étranger, générant ainsi 1,9 milliard d'euros (+ 18,2%), les agriculteurs craignent désormais de se retrouver avec leur stock. Au début de la crise, lorsque les consommateurs faisaient d’importants stocks de nourriture, les frites se vendaient assez bien. Une situation qui, depuis, s’est modifiée. Belgapom, la fédération des entreprises de transformation de la pomme de terre, craint le pire car plus d'un million de tonnes de pommes de terre (représentant entre 150 et 200 millions d'euros) risquent d'être perdues à cause de la crise.

« Les fabricants de surgelés stockent désormais leurs produits dans des entrepôts pour les vendre à un meilleur moment », explique Romain Cools de Belgapom à De Tijd. « Mais en attendant, les entrepôts sont de plus en plus pleins, si bien que certaines entreprises ont décidé de ne pas produire de nouvelles frites surgelées. Et cela a un impact direct sur les agriculteurs, qui sont maintenant à la traîne avec leurs récoltes, même si une grande partie de cette somme sera finalement versée aux sociétés de transformation de pommes de terre, car la vente a déjà été fixée dans les contrats. Il y a cependant de mauvaises nouvelles pour plus d'un million de tonnes de pommes de terre, qui étaient normalement vendues à des prix de marché fluctuants, mais qui menacent de finir comme nourriture pour le bétail en raison de la baisse de la demande. »

Même la nouvelle récolte, actuellement semée et qui devrait être prête au début de l'automne, menace d'être compromise. Les sociétés de transformation de pommes de terre ayant des excédents, mettent fin aux contrats pour la nouvelle récolte. Les agriculteurs et les grands noms du secteur de la transformation de pommes de terre tels que McCain et Agristo, qui ont investi quelques centaines de millions d'euros l'année dernière, risquent d’ailleurs de perdre énormément de revenus. Le secteur est inquiet et demande le soutien de l'Europe, même s’il n’est pas certain de recevoir cette aide, étant donné que la récolte ratée d'il y a deux ans n’avait pas pu compter sur une compensation financière en raison de la sècheresse.