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Les coûts élevés de l'énergie font des ravages : 73% des entreprises belges du secteur de la viande déclarent ne pouvoir tenir qu'au maximum six mois dans les conditions actuelles. C'est ce que révèle une enquête de la fédération sectorielle FEBEV.
Sale temps pour le secteur de la viande. Une enquête menée par la Fédération belge de la viande (FEBEV) auprès de 59 de ses membres (allant des abattoirs aux transformateurs) montre que la crise énergétique actuelle laisse des traces. Pas moins de 97 % des responsables interrogés pâtissent dela situation actuelle. 73 % d'entre eux déclarent qu'ils ne pourront pas tenir plus de six mois dans ces conditions. Pour certains d'entre eux, c'est même une question de semaines ou de quelques mois.
La grande difficulté de ces entreprises est qu'elles ne peuvent que partiellement ou pas du tout répercuter leurs coûts élevés sur le maillon suivant de la chaîne. L'une des raisons est la forte concurrence dans le secteur. "Il existe une concurrence acharnée en aval de la chaîne qui alimente la course vers le bas, rendant le partage correct des marges de plus en plus difficile au sein des chaînes d'approvisionnement", explique Michael Gore, administrateur délégué de la FEBEV. "Les biens et services achetés par les entreprises ont vu leurs prix systématiquement augmenter partout, changer de fournisseur ne résoudrait donc rien. Le client lui-même ne peut pas non plus répercuter l'augmentation (totale) des prix à son niveau, chacun doit donc absorber sa part du surcoût, ce qui entraîne une nouvelle érosion de ses propres marges."
La consultation sectorielle a révélé que les coûts de l'énergie (31%) constituent la plus grande dépense. "Il va sans dire que la chaîne du froid nécessite beaucoup d'énergie, tout comme le fonctionnement des différentes installations", ajoute M. Gore. Outre les prix de l'énergie, l'augmentation des coûts du bétail, des ingrédients, des matériaux, des agents de nettoyage, des pièces techniques et de l'entretien, des produits de purification de l'eau et du CO2 (28%) joue également un rôle. En troisième position, on trouve les matériaux d'emballage (16%). "Les matériaux d'emballage ont sérieusement augmenté à la suite du COVID-19, mais la tendance se poursuit encore aujourd'hui", explique le patron de la FEBEV. "En quatrième position, nous trouvons l'augmentation des prix des carburants et des coûts logistiques, suivie par fainir par celle des coûts de personnel. Mais cette dernière pèsera bientôt plus lourd encore dans le bilan, compte tenu de l'indexation imminente des salaires, estimée à plus de 10 %."
Pour sortir de cette situation désastreuse, la FEBEV appelle avant tout ses membres à "répercuter les coûts dans la chaîne". La Fédération demande également un soutien supplémentaire du gouvernement et la stabilité des prix de l'énergie. "Il faut espérer que des leçons puissent être tirées ici de la politique peu rigoureuse en matière d'azote, et plus récemment du plan d'action lisier", soutient Michael Gore. "Il faut accorder plus d'attention aux véritables situations du monde réel, où plus que jamais un plan pour l'avenir est une nécessité de base. Les temps exceptionnels appellent des mesures exceptionnelles, mais pas au détriment de tout et de tous. La coopération et le dialogue sont nécessaires, avec une politique visant à trouver des solutions plutôt qu'à créer des problèmes, afin de faire preuve de détermination et de prendre des mesures pour sortir de cette impasse."
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