Alterego, chaîne belge spécialisée dans le mobilier, a réussi à traverser la crise en se reposant sur son canal online. Nicolas Gillard, cofondateur d'Alterego, nous explique.

Depuis quelques semaines, on assiste à de véritables remous dans le secteur du meuble, crise oblige. La situation semble particulièrement difficile en France. Pour ne citer que deux exemples, les enseignes Alinea et Conforama doivent mettre la clé sous le paillasson. Le secteur n'est pas forcément à la fête et la crise du coronavirus fut un véritable coup de massue. Des chaînes ont pourtant réussi à traverser la crise sans trop de dégâts. Citons notamment Alterego, qui possède au total cinq magasins : quatre à Bruxelles et en Wallonie ainsi qu'un en région parisienne. Comme d'autres enseignes, elle a dû fermer du jour au lendemain dès la mi-mars. “A ce moment-là, nous avons même pensé à arrêter temporairement l'ensemble de nos activités et de mettre le personnel en chômage économique. Nous devions également faire face à nos loyers, des magasins mais également des bureaux”, révèle Nicolas Gillard, cofondateur de l’enseigne. “Nous avions par la suite décidé de continuer sur notre canal online, donc les ventes via le site Internet.” En quelques semaines, à partir de mi-mars, Alterego a vu ses ventes en ligne croître de 50%. Cela veut-il dire que l'enseigne a réussi à récupérer ses pertes liées à la fermeture des magasins ? "Pas vraiment”, explique Nicolas Gillard. “Durant la crise, et parce que nous sommes sur un canal online, le panier moyen du consommateur était plus faible qu'en temps normal. Il a été d'approximativement 250 euros, contre plutôt 350 euros en temps normal."

"Notre chiffre d'affaires de mai 2020 sera de 4 à 5% inférieur à celui de mai 2019"

Les ventes de mars et d'avril n'ont donc pas permis à l'enseigne de revenir à flot. Surtout que le secteur HORECA est devenu un bon client de l'enseigne : il constitue environ 20% du chiffre d’affaires total. "Et les ventes liées à ce secteur ont été réduites à néant en un coup", révèle Nicolas Gillard. Ce mois de mai, avec la réouverture des magasins physiques, le cofondateur semble voir les choses de manière positive. "Les clients ont été au rendez-vous. Difficile de dire si c’est un effet soudain et temporaire mais on peut estimer que le chiffre d’affaires du mois de mai devrait être environ 4 à 5% inférieur à celui de 2019, ce qui laisse présager de bon espoirs pour les semaines à venir.” Certes, les plans à court terme de l'enseigne ont dû être retardés... mais sont toujours dans les cartons. A moyen terme, l’enseigne prévoit d’ouvrir encore 5 magasins et développer son offre, notamment grâce au commerce en ligne. La concurrence est pourtant là. “Nous constatons une redistribution des cartes depuis quelques années dans le secteur du meuble, avec l’arrivée progressive de pure players, à savoir des acteurs uniquement actifs sur le canal online. On peut parler du site allemand Home24, de La Redoute, de Maisons du monde, de Bol.com et bien évidemment d’Amazon.”