Décidément très actif sur le terrain de la protection de ses collaborateurs en magasin, Carrefour Belgique renforce encore les mesures de protection les concernant, en les équipant d'écrans faciaux et de gilets jaunes rappelant aux clients la nécessité de respecter le principe de distanciation sociale.

Carrefour Belgique n'a pas ménagé ses efforts, depuis le début de la crise du coronavirus, pour tenter de limiter les risques auxquels est exposé son personnel en magasin. Le distributeur fut par exemple le premier à installer aux caisses de ses supermarchés ou hypermarchés des écrans de plexiglas, qui forment en réalité de véritables cabines de protection. L'enseigne ne s'est pas contentée d'appliquer les recommandations édictées au niveau sectoriel par Comeos, elle recherche en permanence d'autres solutions capables de renforcer à la fois la sécurité et la pédagogie du client. On l'a encore vu récemment avec le #StaySafe Cube testé à la place Jourdan, ou avec sa prolongation, le #StaySafe Tunnel, qui sera adopté dans tous les hypermarchés Carrefour belges.

Gilets jaunes et écrans faciaux

Cette fois, Carrefour renforce la panoplie de moyens mis à disposition de ses collaborateurs, en mettant à leur disposition de nouvelles méthodes de protection. Ceux-ci disposent en effet depuis la semaine dernière d'écrans faciaux en plastique, protègeant contre la projection de microgouttelettes. Ils sont également équipés de gilets jaunes ornés d’un message sensibilisant les clients au principe de distanciation sociale.

Des initiatives louables, tant il est important de rappeler sans cesse aux clients l'importance de la discipline en la matière. D'autres chaînes concurrentes le font également, on pense notamment aux affiches de Colruyt, qui s'adressent aux shoppers avec le sourire. Mais là où nous avons vraiment envie d'applaudir Carrefour, c'est dans la franchise avec laquelle l'enseigne souligne dans son communiqué une problématique réelle: " Si 95% des clients des magasins Carrefour sont tout à fait conscients de l’importance du respect des directives du gouvernement et suivent à la lettre la mesure de distanciation sociale, une petite minorité de clients ne respecte malheureusement pas toujours cette règle." Et à plusieurs reprises, le communiqué évoque ces clients "non-respectueux de la distanciation sociale."

Un parler-vrai salutaire

Il est en effet grand temps d'appeler un chat un chat. La grande distribution est un univers où le client est roi. Tout doit être subordonné à l'impératif de le satisfaire, et à juste titre. La nécessité d'une attitude commerciale imprègne le métier. Elle ne doit pourtant pas masquer une réalité. Oui, il faut respecter le client. Non, les clients ne sont pas tous respectables. La crise du coronavirus aura fait s'écrouler la fiction d'un monde où tous les clients seraient par définition agréables, raisonnables et respectueux. Il y a donc un véritable enjeu pour le métier à tracer de nouvelles limites, à imposer une étiquette minimum à respecter. Les récentes initiatives de Carrefour, avec son cube ou son tunnel de désinfection, sont intéressantes au-delà de leur aspect prophylactique. Ce n'est pas seulement un sas sanitaire qu'elles placent à l'accès des magasins. C'est aussi un sas pédagogique, qui sensibilise les clients à un comportement responsable. Quant au simple aveu public de cette réalité statistique qu'est l'existence de consommateurs dépourvus de respect, il est aussi salutaire. Il développe à l'égard du personnel une autre pédagogie tout aussi utile: soyez accueillants, souriants, aimables, certes. Mais fermes sur le respect qui vous est également dû.