Malgré l’amende imposée par l’Autorité de la concurrence et un environnement de consomation déflatoire, Colruyt affiche des résultats plus que positifs pour son exercice 2014-2015. Le Groupe revendique désormais une Part de marché, toutes enseignes confondues, de 31%. Et il met en garde sur le handicap concurrentiel des acteurs belges de l’e-commerce.
Colruyt Group a présenté ce 30 septembre son rapport annuel 2014-2015, que son Président Jef Colruyt qualifie de “plus qu'honorables dans un climat économique difficile persistant.” Le chiffre d’affaires du Groupe a augmenté de 3,1 % pour atteindre 8,9 milliards d’euros. Jef Colruyt se félicite de cette progression plus favorable que celle du marché, et qui vaudrait aux enseignes appartenant à son groupe de désormais détenir une part de marché de 31;0%.
En dépit d’un environnement déflatoire, la marge brute reste stable à 24,9% (2,219 milliards), grâce à la baisse de la pression concurrentielle sur les prix enregistrée depuis 2015. Mais le résultat opérationnel est impacté par le paiement d’une amende de 31,6 millions d’euros imposée par l’Autorité de la concurrence à de nombreux distributeurs et fournisseurs belges pour cause d’entente sur les prix au cours de la période 2002-2007. Colruyt note cependant qu’en payant cette amende, le Groupe veut mettre un terme renoncer à long combat de procédure avec les pouvoirs publics, tout en niant avoir mis en place de système avec d'autres distributeurs et fournisseurs en vue de conclure de telles ententes.
À l'exclusion de ce coût unique, la marge EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) est restée stable à 7,9 %, et la marge EBIT (avant intérêts et taxes) comparable est également restée stable à 5,6 %. La marge bénéficiaire nette comparable progresse à 4,1 %. Le bénéfice par action subit l’impact de l’amende déjà évoquée pour se situer à 2,21 euros. Et Colruyt proposera aux actionnaires un dividende brut inchangé de 1,00 EUR par action.
Globalement positif, dans un marché tendu
Si l’on se penche sur les résultats de la branche “commerce de détail”, qui représente trois quarts du chiffre d’affaires du Groupe, à travers les enseignes Colruyt, OKay, Bio-Planet, Cru, Dreamland, Dreambaby et Collishop en Belgique et en France, le chiffre d’affaires augmente de 3,6 % (à 6,692 milliards d’euros), de 2,3% si l'on ne retient que l'activité en Belgique. Le résultat d'exploitation, influencé entre autres par la pression sur les prix, a connu une baisse de 3,6 %.
Le commerce de gros (auquel appartient l’activité Retail Partners Colruyt Group) et le foodservice (Solucious en Belgique, Pro à Pro en France) représentent 17 % du chiffre d'affaires du groupe, soit 1,592 milliard d’euros. Leur chiffre d'affaires a augmenté de 3,4 %, et le résultat opérationnel progresse de 2,9%, même si la déflation des prix de l'alimentation a entraîné une baisse de 0,5 % des activités du commerce de gros, à 753,9 millions d’euros . Le chiffre d'affaires du foodservice a augmenté de 7,7 %.
Les autres activités englobant DATS 24, Symeta et WE-Power représentent 8 % du chiffre d'affaires du groupe. Le chiffre d’affaires est ici en baisse, notamment par l’effet de la diminution des prix du pétrole chez DATS 24 (-1,8 % de CA) mais aussi par un sévère recul des activités d’impression (+51,3%).
Pour l’exercice 2015/2016, le Groupe n'attend pas de reprise significative du climat économique ni de la confiance des consommateurs à court terme, mais prévoit tout de même une croissance du chiffre d'affaires consolidé de 2 à 4 % durant l'exercice en cours, et un résultat net consolidé de l'exercice 2015/2016 au moins égaler à celui de l'exercice 2014/2015 (à l'exclusion du coût unique de 31,6 millions EUR).
Notons enfin que le Groupe invite les pouvoirs publics à réduire davantage les charges sur le travail, augmenter le pouvoir d'achat, simplifier la fiscalité, et prendre des initiatives en matière de commerce électronique. Frans Colruyt, qui dirige la branche retail du Groupe, s’est dit préoccupé du handicap concurrentiel que subissent les acteurs de l’e-commerce belge face à leur concurrents étrangers. Quand le travail s’arrête à 20 heures en Belgique, il se poursuit de nuit dans le webshop des néerlandais de Bol.com (Groupe Ahold), qui peuvent dès lors livrer rapidement leurs clients belges. Sans un assouplissement de la législation et des coûts salariaux plus favorables, la Belgique loupera définitivement le coche de l’e-commerce. “Si rien ne change au cours des deux prochaines années, la Belgique aura perdu la main sur le commerce en ligne, et avec celui-ci, une partie du commerce aujourd’hui actif sur le canal traditionnel” prévient le cousinde Jef Colruyt.
Le détail du chiffre de l’évolution du chiffre d’affaires par enseignes ou zone géographique:
Colruyt Belgique: 5,479 milliards euros (+2,3%)OKay, Bio-Planet et Cru: 668,1 millions d’euros (+12,5%)Colruyt France: 292,5 millions d’euros (+9,8%)Dreamland Belgique et France et Dreambaby: 252 millions d’euros (+2,8%)Commerce de gros: 753,9 millions d’euros (-0,5%)Foodservice: 769,6 millions d’euros (+7,7%)