DaireLand : « Nous voulons être la vitrine des marques belges dans le métavers »
DaireLand
La jeune start-up Daire ambitionne de lancer le premier centre commercial virtuel de Belgique dès le mois de septembre. Son nom : DaireLand. « Si une marque veut vraiment développer une expérience d’achat en ligne qui se veut proche de la réalité, alors elle doit se lancer dans le métavers », estime son cofondateur, Luan Doan.
Lancée en 2021, mais en gestation depuis plus longtemps dans l’esprit de son fondateur Toby Nguyen, Daire est une start-up technologique spécialisée dans l’intelligence artificielle. Son principal projet consiste aujourd’hui à développer Daireland, une plateforme en ligne qui devrait devenir en septembre prochain le premier centre commercial virtuel à ouvrir ses portes (numériques) dans notre pays.
« Une expérience d’achat plus proche de la réalité »
« Au cours de l'année dernière, le concept de métavers a été fortement mis en avant, notamment grâce à Facebook. Chez Daire aussi, nous sommes persuadés que ces mondes virtuels représentent l’avenir », affirme Luan Doan. « Que ce soit pour des raisons privées ou professionnelles, nous passons de plus en plus de temps en ligne. Et grâce à la technologie, il existe désormais de nouvelles possibilités de créer, dans un univers numérique, une expérience d’achat plus proche de la réalité du monde physique. » Selon l’entrepreneur, les centres commerciaux virtuels constituent tout simplement la suite logique d’un processus entamé il y a longtemps. « Quand on regarde l'évolution du shopping, il y a d’abord eu les magasins physiques, puis les sites internet et enfin les webshops. Selon nous, la prochaine étape sera le métavers. Nous ne disons pas que ce sera l’unique solution, mais il s’agira d’une solution qui offrira beaucoup d'interactivité et de possibilités. »
Mais à quoi ressemblera concrètement ce centre commercial 2.0 ? « Actuellement, lorsqu’on visite un webshop, tout est très statique », résume Luan Doan. « Sur la plateforme que nous développons, les clients auront la possibilité de véritablement visiter notre shopping center, de s'y balader, de flâner dans les boutiques, exactement comme dans un centre commercial physique, le tout grâce à un avatar dans un univers virtuel en trois dimensions. Et ils pourront bien sûr interagir avec les offres et les promotions des enseignes présentes. » Par la suite, Daire prévoit d’implémenter progressivement toute une série d’évolutions comme la réalité augmentée (AR), la réalité virtuelle (VR) ou encore la technologie blockchain. « Les clients pourront également personnaliser leurs avatars par exemple. Il y a vraiment de nombreuses de possibilités. »
Un nouveau canal de vente
Si les centres commerciaux virtuels constituent l’avenir du shopping en ligne aux yeux de Luan Doan, ce dernier estime qu’ils n’ont pas pour autant vocation à remplacer tout ce qui existe déjà, du moins dans un premier temps. « Ce que nous proposons aux marques, c'est une nouvelle solution, un nouvel outil pour présenter leurs produits. L'idée n'est pas nécessairement de remplacer, mais plutôt d'ajouter un nouveau canal de vente. Les enseignes continueront à avoir leurs magasins physiques et leurs webshops, mais elles disposeront en prime d’une adresse à DaireLand. » Selon le cofondateur de la start-up, il appartient aux marques de décider comment les choses évolueront à l’avenir. « Mais on sent bien qu’à terme, les sites web statiques sont voués à disparaitre. Quand on regarde l'actualité, on voit bien que les grandes marques internationales sont déjà en train de créer leurs shops dans le métavers. »
D’ici à septembre, l’équipe de Daire prévoit de plancher sur la construction de son centre commercial. Dans le même temps, elle développera, en collaboration avec les marques intéressées par la location d’un espace de vente, les différentes boutiques. « Nous allons créer avec elles leurs magasins virtuels, y apposer leurs logos, les décorer à leurs couleurs, organiser l’espace comme elles le désirent... » À terme, Daire envisage également la possibilité de développer des services connexes, comme les livraisons ou le marketing. « Pour l'instant, nous nous concentrons uniquement sur la plateforme. Nous verrons par la suite comment les marques réagissent, ce qu'elles désirent, si elles sont prêtes à nouer des collaborations, etc. Mais vu notre expérience dans l'intelligence artificielle, je peux déjà dire que cette technologie sera intégrée dans toutes les prochaines étapes. »
Une vitrine belge dans le métavers
Pour ses débuts, DaireLand espère parvenir à ressembler entre 10 et 20 retailers. « Pour l'instant, nous sentons surtout de l’intérêt de la part de marques qui sont déjà très présentes en ligne, qui tentent de faire du shopping virtuel à leur échelle », explique Luan Doan. « Mais nous souhaitons attirer toutes sortes de marques dans la mesure où nous avons besoin d'elles pour créer notre shopping center. Toutefois, parvenir à attirer les marques belges et leur proposer une vitrine dans le métavers constitue l'un de nos objectifs principaux. Nous sommes Belges, fiers de l’être, et cela va assurément faire partie de notre marketing. » Car à plus long terme, Daire ne manque pas d’ambition puisque la start-up compte faire de DaireLand la plateforme métavers de référence en Belgique.
Reste encore la question du prix pour les retailers. « Nous n’avons pas encore établi précisément nos tarifs, tout simplement parce qu’ils dépendront d’un grand nombre de facteurs comme la taille ou la position d’une boutique dans notre centre commercial », explique Luan Doan, qui précise toutefois que « la tarification se fera de toute manière de façon mensuelle, exactement comme quand on loue un espace physique. À mon avis, nos prix seront compris entre 1.000 et 2.000 euros par mois. » L’idée de Daire est donc de rester grosso modo dans la même catégorie de prix que pour un webshop classique. « Même s’il y aura probablement certains suppléments dans la mesure où nous créons une nouvelle technologie », ajoute-t-il. « Mais notre but n’est certainement pas de contraindre les marques à payer de plus en plus. Elles seront libres de décider elles-mêmes du rythme auquel elles implémenteront de nouvelles fonctionnalités, en fonction de leurs objectifs respectifs. »