Delhaize
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Delhaize
Delhaize, flexibilité, syndicats : réunissez ces trois mots dans une même phrase, et vous obtenez la parfaite recette pour un cocktail explosif. Ce qui n'a pas empêché le distributeur de dénoncer unilatéralement la convention collective sur le travail en point de vente. Un chiffon rouge agité devant les partenaires sociaux ?
La flexibilité dans l'organisation du travail n'est pas une préoccupation nouvelle chez Delhaize. Dès 2014, au lendemain de la restructuration, l'enseigne plancha sur un projet pilote introduisant davantage de polyvalence, testé dans 6 magasins. Son déploiement au reste du parc intégré provoqua pas mal de méfiance, et une grogne syndicale en octobre 2018. La réorganisation fut adoptée en 2019 : pour plus d'efficacité, des équipes polyvalentes furent introduites, avec du personnel pouvant être déployé de manière plus flexible, mais aussi des équipes volantes capable de renforcer des magasins. Et en septembre 2022, le conflit se ralluma, avec des débrayages de magasins, et des préavis de grève déposés par les syndicats socialistes et libéraux, considérant que les termes de l'accord ayant abouti à la la convention collective de travail n'étaient plus respectés. Un accord social avait pourtant fini par intervenir, évitant in extremis à Delhaize de subir une grève.
Aussi a-t-on été surpris de voir le distributeur rallumer la mèche en signifiant ce jeudi aux organisations syndicales sa décision de dénoncer la convention collective sur l'organisation du travail, après avoir péniblement rafistolé la paix sociale sur ce sujet voici six mois à peine. L'intention manifestée par le distributeur de lancer dans les semaines à venir une nouvelle concertation devant mener à une organisation plus efficace est, comme on s'en doute, accueillie plus que fraichement. Les réactions syndicales sont sévères, parlant de déclaration de guerre ou de provocation.
Mais ce qui frappe bien entendu dans ce dossier, c'est le calendrier : la décision de Delhaize coïncide avec les toutes récentes déclarations du CEO du Groupe Ahold Delhaize, Frans Muller, lors de la présentation des chiffres annuels. Plaidant pour des économies et une organisation "plus efficace", le manager hollandais évoquait un alignement stratégique plus marqué de Delhaize sur le premier de la classe Albert Heijn. La décision de Delhaize ne doit rien au hasard. Mais elle ouvre potentiellement la voie à des turbulences sociales, au cours des mois à venir qui devront être employés pour conclure un nouvel accord… ou revenir aux conditions d'avant 2019. Et dans le food retail de 2023, tout le monde peut faire l'économie d'un conflit.
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