Choquante et incompréhensible : ce sont les termes employés par le Ministre français de l’Economie Bruno Le Maire au sujet de la rémunération de 13,17 millions d’euros accordée à Georges Plassat pour l’année 2017. En réaction, l’ancien CEO de Carrefour a décidé de renoncer à une partie de cette somme.
Georges Plassat, ex-CEO de Carrefour, a fait savoir au Conseil d’Administration de Carrefour qu’en raison de « l’incompréhension qui entoure les conditions financières de son départ », il avait décidé de renoncer à l’application de la clause de non concurrence qui lui avait été octroyée et donc au versement de l’indemnité de départ correspondante. Cela équivaudrait à une somme de 3,9 millions d’euros. Si 68% des actionnaires avaient donné leur accord vendredi dernier au sujet de la rémunération de l’ancien patron, la clause de non-concurrence a en effet fait débat et d’autres ont protesté. Vu l’âge de Georges Plassat (69 ans aujourd’hui), celle-ci fut jugée fantaisiste et perçue comme une façon de contourner le code de bonne pratique de l’Afep-Medef (Association française des entreprises privées et Mouvement des entreprises de France) .
A l’origine de cette décision, ce sont toutefois certainement les déclarations du Ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, à l’agence AFP, qui ont pesé dans la balance. Celui-ci avait en effet jugé la rémunération de 13,7 millions d’euros accordée à Georges Plassat pour l’année 2017 « choquante et incompréhensible ». Si selon lui la performance entraîne rémunération, « l’échec », lui, ne peut être « récompensé ». Il soulignait encore que « la situation très dégradée laissée par les anciens dirigeants a mené la nouvelle direction à devoir prendre des mesures de restructuration qui se traduiront par des pertes d’emplois et des fermetures de magasins ».
Le Ministre a également demandé à l’Afep et au Medef de prendre « des mesures fortes pour renforcer le suivi et l’application par ses membres du code Afep-Medef ». Toutes deux ont répondu que le code de bonne conduite de la gouvernance des grands groupes serait prochainement révisé et que la future version comprendra des recommandations « de nature à éviter les écarts constatés récemment ».
A 69 ans, Georges Plassat rejoint aujourd’hui Degroof Petercam en qualité de Senior Advisor. « C'est un nouveau défi passionnant à relever dans une période spécifique où les entreprises doivent se réinventer en profondeur pour préparer l'avenir » a déclaré celui-ci.
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