Färm, le concept de supermarchés coopératifs, urbains, durables et bio, ouvre son tout premier magasin franchisé. D’ici 2019, l’enseigne entend disposer de cinq magasins en propre et onze franchisés. En dehors de Bruxelles, Färm s’intéresse à Gand, Anvers, Liège et Namur.

Le tout premier magasin franchisé de l’enseigne Färm ouvre ses portes le 16 septembre à Uccle, dans le quartier de la Bascule. « Nous ne sommes pas friands de l’appellation ‘franchise’, car il ne s’agit pas exactement d’une franchise comme on a l’habitude d’en voir. Nous sommes en train de construire un modèle de franchise propre à Färm basé sur plus de coopération », explique d’emblée Baptiste Bataille, co-fondateur de l’enseigne. Pour ce premier franchisé, la coopérative a tout de même investit 44% dans la mise des deux franchisés. « Dans le futur, la répartition devrait plutôt tourner autour des 10 à 20% » précise Baptiste Bataille.

Herboristerie et chasse aux multinationales

A seulement 28 et 31 ans, Jean-David Couderc et Jean-Baptiste Lammin ont décidé de tout quitter pour concrétiser leur rêve: ouvrir un magasin biologique. Chacun amène ici ses propres compétences. Le premier, diplômé en Commerce, étudie les groupements et sociétés derrière chaque marque proposée. « Nous ne souhaitons travailler qu’avec des groupes familiaux. Nous supprimons donc peu à peu toutes les références ayant un lien avec de grandes sociétés d’investissement. Faire travailler une entreprise qui ne partage pas nos valeurs est en inadéquation avec nos convictions. Pour cela, nous demanderons aussi l’aide des consommateurs, car nous ne pouvons pas tout connaître », explique Jean-David. Le second a pour sa part fait des études en herboristerie et a donc tout naturellement créé un espace dédié à ce secteur.  « Nous auront prochainement 200 plantes disponibles en vrac », confie Jean-Baptiste au comptoir de l’herboristerie. Cet espace dispose d’une porte séparée. Chaque point de vente se différencie par une offre qui lui est particulière: Hankar dispose de sa propre boulangerie (qui approvisionne tant les points de vente Färm que d'autres magasins bio), Sainte-Catherine de son service traiteur et la Bascule de son herboristerie.

Färm.Bascule

Situé Rue Vanderkindere à Uccle, Färm-Bascule déploie une large gamme de produits sur 350m2. Proche des transports en commun, l’enseigne a toujours plaidé pour une mobilité douce. Mais que les aficionados de la voiture se rassurent: un parking a été négocié… Aujourd’hui Färm dispose d’un assortiment de 4000 produits en sec, de 100 produits en fruits et légumes, de 50 produits en fromagerie, de 120 références en vrac et de 30 en viandes. Conscient de la difficulté que représente le fait de vouloir tout acheter bio ou durable, Färm se veut être un one-stop shopping.

Hëro

Plus encore qu’au Färm Hangar, le Färm Bascule met en avant les segmentations que l’enseigne a elle même définie: Dïrect (en provenance directe du producteur), Löcal (les produits fabriqués en Belgique) et Bïo (les produits bio)… voir Hëro lorsque le produit est tout à la fois. Aujourd’hui, Färm propose 700 produits étiquetés Löcal, 800 Dïrect pour 444 Hëro.

Rayon traiteur

Concernant l'offre, le point de vente dispose donc de plus de 4.000 références, mais aussi d'un rayon traiteur. Les poduits sont préparés dans le point de vente de Sainte-Catherine et vendu dans des barquettes bio dégradables. Autre nouveauté qui sera disponible dans tous les magasins Färm, la mise à disposition de sacs réutilisables au rayon vrac.

 

Prix

Si Baptiste précise ne pas avoir l’intention d’entrer dans une guerre des prix, le point de vente de la Bascule devrait toutefois créer un espace « prix choc ». « l’objectif est de rendre nos produits accessibles au plus grand nombre. Si nous restons plus cher qu’un supermarché classique, vous trouverez aussi chez nous des fruits et légumes bien moins cher qu’au Carrefour Market à quelques pas d’ici » explique Jean-David. Les deux entrepreneurs cherchent encore le nom qu’ils donneront à cette segmentation, mais annoncent déjà des pâtes bio et belges à 0,99 euros seulement les 500 grammes.

 

Bio c’Bon, seul concurrent

Qu’il s’agisse de Bio-Planet, de Séquoia ou de petits indépendants, Färm ne parle pas de concurrence. Lorsqu’elle s’implante quelque part, la coopérative va à la rencontre des petits points de vente bio. L’objectif étant de promouvoir leur philosophie tout en préservant et promouvant tous les commerces bio. Mais à l’évocation du nouveau venu, le discours change: « Bio c’Bon est notre seul concurrent. Le plus gros frein à l’expansion de Färm se situe dans l’immobilier. Or derrière Bio c’Bon en Belgique se cache une grande société immobilière ». Et Jean-David d’ajouter qu’en France, « il y a derrière Bio c’Bon des investisseurs pouvant déduire leur impôt sur la fortune en y plaçant de l’argent. Bio c’Bon s’installe en outre toujours à côté d’un magasin bio qui marche bien. Et ils le font ici aussi, puisqu’ils ouvriront prochainement un magasin à 150m du nôtre… » On l’aura compris, à la concurrence se mêlent ici des divergences d’opinion et de valeur.

 

2019: 5 propres, 11 franchisés

Färm entend d’ici 2019 disposer de 16 points de vente sur le sol belge. Aujourd’hui, l’enseigne a déjà ouvert 3 magasins en gestion propre et 1 point de vente en franchise. L’objectif est donc d’ouvrir encore 10 magasins franchisés et 2 magasins propres. « Cinq à six personnes nous ont d’ores et déjà indiqué leur intérêt envers une franchise Färm. Cela devrait davantage se concrétiser à partir de 2017. L’idée est quoi qu’il en soit que nos futurs franchisés amènent leurs compétences propres comme l’a fait Jean-Baptiste Lammin avec l’herboristerie ». Färm s’intéresse aujourd’hui à d’autres centres urbains. Sont envisagés: Gand, Anvers, Liège et Namur. Ouvrir un magasin franchisé de Färm demande un investissement allant de 500.000 euros à un million. Ici, l’investissement total a été de 800.000 euros.