Le SNI demande une adaptation de la loi régissant l'ouverture dominicale des supérettes de proximité
A ce jour, seules les supérettes de proximité occupant moins de cinq travailleurs peuvent ouvrir toute la journée le dimanche. Le SNI voudrait rehausser cette limite à 10 travailleurs.
Les supérettes de proximité sont devenues de plus en plus populaires ces dernières années et surtout le dimanche. Le nombre de supérettes de quartier a augmenté de 4% entre 2015 et 2016. « Pourtant la loi actuelle relative à l’ouverture des magasins le dimanche n’est pas adaptée à cette évolution, elle s’appuie encore toujours sur les petites épiceries du coin » juge le Syndicat Neutre des Indépendants (SNI).
A ce jour, seules les supérettes de proximité qui occupent moins de cinq travailleurs, peuvent rester ouvertes pendant toute la journée le dimanche. Celles qui occupent plus de cinq travailleurs le dimanche, ne peuvent être ouvertes qu’entre 8h et 12h. « Pour cette raison, nous souhaitons rehausser la limite relative au personnel, qui se situe à 5 travailleurs, vers 10 travailleurs pour ce genre de magasins. Les supérettes de proximité qui occupent jusqu’à 10 travailleurs le dimanche, pourraient alors rester ouvertes le dimanche pendant toute la journée », précise Christine Mattheeuws, présidente du SNI. « Ceci répond mieux aux besoins des supérettes de proximité qui, grâce à leur situation, leur offre variée et le fait qu’elles sont ouvertes le dimanche, sont de plus en plus en populaires auprès du consommateur. »
Si auparavant, les supérettes de proximité ressemblaient davantage à de petites épiceries n’occupant que un ou deux collaborateurs, elles sont aujourd’hui devenues de petites PME qui créent également un certain nombre d’emplois locaux. Pour cette raison, le SNI souhaite adapter la législation et faire en sorte que les supérettes de proximité peuvent occuper jusqu’à 10 travailleurs le dimanche et qu’elles peuvent rester ouvertes pendant toute la journée le dimanche. L’organisation des entrepreneurs indépendants plaidera en faveur de cette adaptation de la loi auprès du ministre fédéral de l’Emploi, Kris Peeters (CD&V).
Avis divergents
Mais tout le monde n’est pas d’accord avec ce plaidoyer. Ainsi, Unizo, Buurtsuper.be, UCM et Aplsia se montrent dubitatifs. « Les plus grands supermarchés indépendants peuvent déjà rester ouverts le dimanche jusqu’à midi et employer du personnel. Une possibilité que de nombreux propriétaires de supérettes utilisent déjà, avec succès. Ces gérants, leurs clients et le personnel sont-ils vraiment demandeurs d’une ouverture l’après-midi? » s’interroge Luc Ardies, directeur de Buurtsuper.be.
Pour Luc Ardies, le succès de l’ouverture du dimanche matin ne signifie pas un succès immédiat de l’ouverture du dimanche après-midi. « Dans la pratique, nous observerons surtout un glissement des achats du dimanche matin, vers le dimanche après-midi » estime-t-il. Le directeur de Buurtsuper.be s’appuie en outre sur le coût salarial que cela représenterait, notant que la hausse du nombre d’ouvertures le dimanche (passé de 3 à 6 par an) s’est accompagnée de hausses salariales, les heures de travail le dimanche étant davantage rémunérées qu’en semaine.
Si Unizo, Buurtsuper.be, UCM et Aplsia jugent la proposition intéressante en théorie, il reste selon eux du travail au niveau de la mise en pratique. Ainsi elle devra, selon eux, s’accompagner d’une adaptation de la législation sociale. « Une ouverture le dimanche après-midi ne pourra être rentable pour les supérettes indépendantes que si elles rencontrent les mêmes conditions salariales appliquées au dimanche matin » précisent les organisations.