Les prix des produits alimentaires en Belgique ont augmenté de 3,2%, selon l’Observatoire des prix et le SPF Finances. Une augmentation clairement due à la crise sanitaire actuelle, mais pas que…

« En comparaison avec le deuxième trimestre 2019, les prix à la consommation des produits alimentaires ont progressé de 3,2% en glissement annuel en Belgique, ce qui correspond à une augmentation de l’inflation par rapport au trimestre précédent de 2,1% », déclare l’Observatoire des prix dans son deuxième rapport trimestriel de 2020. Ce sont surtout les prix des produits alimentaires non transformés (fruits, légumes, viandes et poissons) qui ont connu une inflation importante. Celle-ci s’élève à 6,1% (contre 1,9% au trimestre précédent) et est d’ailleurs considérée comme la plus prononcée depuis 2013. Les prix des produits transformés (pain, confiserie, produits laitiers, mais aussi alcool et tabac) ont eux aussi également augmenté : + 2,4%.

En ce qui concerne les aliments non transformés, l’inflation vient principalement de l’évolution des prix de la viande (en particulier celle de porc avec 5,6% d’inflation), des légumes (+ 5,2%), des fruits (+ 11,6%) et des poissons (+ 3,7%). « Pour les fruits, les faibles récoltes de la dernière campagne peuvent en partie expliquer cette inflation, mais aussi des volumes à l’exportation qui ont augmenté ces derniers mois. Des problèmes logistiques liés à la crise sanitaire, associés aux conditions climatiques lors du printemps (sécheresse) ont contribué à l’inflation des prix des légumes », publie le rapport. L’inflation du prix de la viande de porc s’inscrit dans un mouvement de hausse assez net, lié à une importante demande asiatique (surtout chinoise). Pour les poissons, ce sont les fruits de mer frais qui ont tiré l’inflation, en particulier les crevettes suite au blocage des opérations de décorticage au Maroc en conséquence de la crise sanitaire.

Facteurs supplémentaires

« D’autres facteurs tels qu’une tendance à la hausse des prix constatée depuis le début de l’année, les conditions climatiques, des facteurs saisonniers ainsi que les conséquences résiduelles de la peste porcine africaine avaient été mis en avant. » Il est cependant essentiel de tenir compte du fait que le 18 mars dernier, le Conseil national de sécurité a décidé d’interdire les réductions au sein des magasins. Une analyse de Statbel a d’ailleurs révélé, comme attendu, que cette interdiction a eu un impact important sur les prix des biens de grande consommation.

Situations voisines

L’inflation des prix des produits alimentaires a considérablement augmenté en Belgique au cours de ce deuxième trimestre et est de 4,1% en moyenne chez nos voisins (aussi bien pour les aliments transformés que pour les aliments non transformés). « Comme en Belgique, l’inflation des produits alimentaires non transformés a été la plus forte (9,1% en moyenne pour les 3 pays concernés), avec une augmentation des prix particulièrement prononcée en France (10,9%). Parmi les produits non transformés, les légumes, le poisson et la viande ont connu une inflation encore plus importante qu’en Belgique. » Les fruits ont également présenté une augmentation élevée des prix en glissement annuel (11,0%), mais en moyenne un peu plus faible qu’en Belgique.

Néanmoins, la baisse des prix constatée entre mai et juin permet à la courbe de 2020 de retrouver vers un niveau de hausse des prix similaire à celui des années précédentes. Si les prix des produits alimentaires transformés sont toujours en hausse en Allemagne et aux Pays-Bas, ils sont repartis à la baisse en Belgique depuis juin.