Les segments des alcools et des apéritifs subissent plus la crise que les bières dans le secteur de la grande distribution. La mode du gin semble bel et bien passée, les ventes de vodkas maintiennent le paquebot à flot et le rhum, jusqu’ici plutôt destiné à un public averti, se popularise de plus en plus.

On connait la chanson : après de bonnes ventes durant la crise sanitaire, les catégories alimentaires perdent généralement du terrain en 2022. Les segments des alcools et spiritueux ainsi que des apéritifs ne trahissent pas cette règle, puisqu’ils perdent respectivement -6,7% et -6,0% en valeur, notamment en raison d’un effondrement des volumes. Le tableau est donc plus noir que le segment des bières, qui résiste mieux à la crise. Une faute au prix élevé des alcools ? “Les boissons alcoolisées ont été soumises à une forte pression en 2022 en raison de l’inflation et de l’évolution du climat économique”, souligne Yannick Vermeulen, category manager off trade chez Jet Import, qui distribue notamment les rhums Kraken ou encore les whiskies Bushmills. “Par ailleurs, la consommation hors domicile a de nouveau augmenté par rapport à la période précédant l’arrivée de la crise sanitaire. Les spiritueux, qui font partie de cette catégorie, étaient donc également sous pression.” Vincent Vanden Poel, senior category development manager chez Bacardi-Martini, souligne également les mêmes raisons. “Les ventes sont en perte de vitesse parce qu’on les compare avec une précédente année ponctuée de fortes ventes, en raison de la crise covid et de la fermeture de l’on-trade. Toutefois, nous sommes revenus à un niveau normal aujourd’hui, avec un shift progressif de l’off-trade vers l’on-trade.”