Bien avant que la notion de circuit court soit à la mode, Meatier se spécialisait déjà dans les bœufs du Limousin. L’entreprise propose désormais d’autres races mais reste fidèle à l’idée de départ : l’élevage et la transformation de viande de qualité à l’échelle locale.
Petit flashback dans le temps. Philippe Soete et son épouse Veerle Nollet ont créé leur entreprise de transformation de viande Limousin Puur en 1996. Leur vision et leur stratégie étaient claires : élever et transformer des bœufs de qualité. Dans un premier temps, ils se sont exclusivement concentrés sur les bœufs du Limousin originaires du Massif central, dans le sud de la France. Ce choix n’avait rien de fortuit : cette race bovine est réputée pour sa résistance et son aptitude à digérer l’herbe des près, ce qui lui permet de se plaire dans les prairies des polders flamands. « Les bœufs élevés dans les domaines du hameau de Schoorbakke (à quelques kilomètres de la côte blege) reçoivent les meilleurs soins et sont nourris avec du fourrage que nous cultivons nous-mêmes », explique Philippe Soete. « C’est important car nous sommes convaincus que des animaux heureux et en bonne santé produisent une viande plus saine et savoureuse. »
Limousin Puur s’appelle désormais Meatier, un changement de nom justifié par le fait que l’entreprise élève et transforme aujourd’hui d’autres races. « Notre cheptel s’est entretemps élargi à d’autres races de première qualité comme la Blonde d’Aquitaine, le Parthenais, le Rouge de Flandre occidentale, le Blanc Bleu Belge et le Holstein. Nous avons aussi des agneaux, des porcs, de la volaille... », raconte Philippe Soete. « Nous restons fidèles au principe d’origine, à savoir l’élevage durable d’animaux, qu’il s’agisse du poulet fermier de De Schorenaer ou du porc Brasvar. Nous sommes des artisans. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi un nom qui vient de la contraction de meat (viande en anglais) et métier. »
Les circuits courts sont actuellement à la mode car les clients sont de plus en plus nombreux à réclamer davantage de transparence dans la chaîne alimentaire. Mais pour Meatier, il s’agit depuis le tout début d’un principe phare. « Nos élevages d’animaux se trouvent à Dadizele, Ham-sur-Heure-Nalinnes, Schore et Tielt. Nous les nourrissons avec des fourrages naturels que nos partenaires et nous produisons. Ceux-ci contiennent de l’épeautre, de la luzerne riche en protéines et des bouts de betterave sucrière en guise de friandise. Nous n’utilisons aucune substance nocive : les antibiotiques et accélérateurs de croissance sont proscrits. Un point important pour la santé de nos bêtes mais aussi de nos clients qui sont sûrs de manger de la viande provenant d’animaux sains, heureux et élevés de manière naturelle. »
En une vingtaine d’années, Meatier est passée du statut d’entreprise modeste de quelques collaborateurs à celui d’entreprise familiale de trente personnes. Philippe Soete et son épouse prônent un bon équilibre entre économie, environnement et responsabilité sociale. Cela vaut pour leurs partenaires et fournisseurs, mais aussi pour les membres du personnel. « Sur le plan social, nous considérons nos collaborateurs comme des clients internes et nous avons à cœur de créer un climat de travail propice à leur épanouissement. »