Ce qu’il y a de bien avec les opinions, c’est qu’elles sont libres, et rarement uniformes. Même chez Gondola. Prenez la communication tant attendue des résultats de Colruyt : elle inspire à notre CEO Pierre-Alexandre Billiet et notre rédacteur en chef Christophe Sancy des lectures assez différentes. Deux analyses pour le prix d’une : même dans la presse retail, on ne recule pas devant la promotion !

Alors comme ça, la situation serait critique chez Colruyt ? A lire les jugements qui circulent, je me demande plutôt si ce n’est pas tant à Hal, mais dans les salles de marché qu’on perd un peu les pédales. Je dis ça, je dis rien : je ne suis pas un expert en ratios, dividendes, pronostics boursiers. Je ne suis donc qu’un journaliste qui suit avec un vraie passion la vie du retail, et parfois plus volontiers depuis le terrain que depuis la stratosphère. C’est d’ailleurs une mesure d’hygiène volontiers pratiquée par les foodretailers, et tout particulièrement chez Colruyt. Avant d’y prendre en charge votre job et les clefs de votre véhicule durable de fonction, vous n’échapperez pas à 6 mois d’immersion dans une réalité quotidienne très terre-à-terre : décharger des palettes, aligner des linéaires, gérer avec le sourire les problèmes rencontrés par Madame Michu, quand bien même elle aurait plutôt l’arrogance de ces « Karen » tant moquées sur youtube. Le retail c’est d’abord ça : un calendrier très particulier, une discipline du détail. A la fois immédiat, quotidien, avec une foule de problèmes concrets à régler, de la logistique au commercial, non sans en tirer les leçons pour s’organiser et s’adapter, et puis un agenda à très long terme, dont on ne maîtrise même pas tous les paramètres. Les pieds dans la réserve et la tête dans les étoiles, on doit trouver le moyen de marier le bon-sens, l’énergie et la bonne méthode à une vision au long cours adaptée aux évolutions sociétales qu’on anticipe.