A l’occasion du premier A l’heure actuelle, Ahold Delhaize est membre de deux alliances d’achat : AMS et Coopernic. Surprenant pour un regard extérieur mais parfaitement logique aux dires de son CEO Dick Boer.
A l’occasion du premier anniversaire de la fusion entre Ahold et Delhaize, son CEO Dick Boer a accepté de rencontré les journalistes. Outre les interviews accordées au Financieele Dagblad et au Tijd, le Néerlandais s’est également entretenu avec nos confrères allemands du Lebensmittel Zeitung. Lors de cet entretien, publié sur le German Retail Blog, il a notamment été question des relations du groupe avec ses fournisseurs.
Renégociation des conditions
Boer a confirmé, qu’après la fusion, Ahold Delhaize a renégocié les conditions de sa collaboration avec certains de ses fournisseurs. « Ces pourparlers ont été finalisés fin 2016. La fusion était le moment était idéal pour inviter nos plus gros fournisseurs à discuter de notre future collaboration. Dans un certain nombre de cas, il existait, dans les termes et les conditions financières de nos accords, des différences que nous avons souhaité gommer. Mais ces négociations ne regardent que les parties concernées. Nous avons également discuté des possibilités et des opportunités que notre taille pouvait nous offrir. »
La nécessité de bonnes conditions pour faire face au hard discount
Si le CEO affirme souhaiter conserver les meilleures relations avec ses partenaires, il ne manque pas de souligner qu’en tant que full service retailer, Ahold Delhaize a besoin de bonnes conditions d’achat. « Les fournisseurs doivent comprendre que, bien qu’ils s’ouvrent davantage aux marques, les hard discounters distribuent avant tout des private labels tandis que, de notre côté, nous continuons à proposer un large panel de marques A. Autrement dit, ils doivent comprendre que nous avons besoin de bons prix. »
Trop peu d’innovation
Dans le même temps, Dick Boer s’en est pris au manque d’innovation des marques. « Je ne comprends pas le faible degré général d’innovation dans le secteur de l’alimentation sèche ces dernières années. Nous sommes nous-mêmes beaucoup plus innovants avec nos propres marques. » Le CEO balaie l’argument qui voudrait que ce manque d’innovation soit dû à la pression que les retailers font peser sur leurs fournisseurs. « Regardez les comptes de pertes et profits de certaines marques A ! »
AMS et Coopernic
Dick Boer défend également l’existence d’alliances européennes d’achat, peu populaires auprès des fournisseurs car elles passent par-dessus les réglementations nationales, imposant des ‘règles’ européennes. « Nous offrons aux marques un vaste marché – un ensemble de retailers non concurrents – alors que dans le même temps, chacun de ces retailers ne peut compter que sur lui-même pour écouler ses marques à lui. » Boer soutient encore que les consommateurs achètent désormais par-delà les frontières (principalement sur internet) et, qu’en outre, les besoins et les produits sont quasiment identiques dans plusieurs pays européens.
Bien que la fusion, intervenue il y a plus d’un an, ait fait des deux entités une seule et même entreprise, Ahold Delhaize est toujours membre des alliances d’achat auxquelles chacun appartenait avant : AMS (Ahold) et Coopernic (Delhaize). Dirk Boer confirme le choix a priori surprenant de rester membre des deux alliances. « Je ne vois pas ce qui pourrait s’y opposer et j’estime même que c’est parfaitement logique : AMS est spécialisé dans le sourcing des private labels tandis que Coopernic l’est dans celui des marques A. »