La direction et les syndicats ont annoncé que les magasins Makro de Machelen, Leeuw-Saint-Pierre et Eke (Flandre orientale) étaient fermés vendredi en raison d'une action de grève. 

Voilà déjà quelques semaines que la tension monte au sein du personnel de Makro. En juillet dernier, nous avons relayé une action de grève au sein du magasin Makro de Machelen. La raisons ? La direction avait décidé de ne plus faire appel à des collaborateurs externes. Aujourd'hui, la pression monte encore d'un cran. Jeudi dernier, un plan d'économies été présenté au personnel. Dans ce plan d'économies, Makro entend ne pas prolonger entre 100 et 200 contrats temporaires dans l'année qui vient. L'enseigne de Machelen avait déjà fermé ses portes jeudi après-midi pour faire pression sur cette décision. Ce vendredi, deux autres magasins (Leeuw-Saint-Pierre et Eke) ont suivi. Le CEO de Makro, Vincent Nolf, souligne qu'avec de telles mesures, Makro entend protéger les contrats à durée indéterminée et sécuriser l'avenir de la chaîne en Belgique. Il explique que les pertes continuent à s'accumuler pour l'enseigne. 65 millions d'euros de pertes ont ainsi été comptabilisés l'an dernier et la maison mère allemande a déjà dû puiser 350 millions d'euros supplémentaires ces dernières années pour donner un peu d'air à la société.

"Il s'agit d'un plan de relance dont le personnel est la victime" 

"Il est logique qu'à un moment donné, on ne puisse plus continuer comme ça", a-t-il ajouté. "L'entreprise demande aujourd'hui au personnel d'adapter certaines habitudes souvent déjà très anciennes." Le plan d'économies ne devrait pas seulement porter sur les ressources humaines. Makro compte également opérer des changements dans ses six magasins en Belgique, notamment via la mise en place de "selfscanning" et la simplification de la structure organisationnelle. Le front commun syndical a immédiatement dénoncé un plan imposé "sans concertation". "Ces économies seront entièrement réalisées sur le dos du personnel avec une modification des conditions de travail, un changement des horaires et des fonctions sans aucune concertation sociale", soulignait hier un communiqué de presse envoyé par le front commun syndical. "En outre, ils prévoient le licenciement d'un nombre non précisé de salariés en introduisant une automatisation débridée, de la flexibilité et l'érosion de toutes les fonctions. Nous exigeons que le plan proposé par la direction soit immédiatement arrêté et qu'une concertation sociale ait lieu. Ce plan n'est pas un plan de relance mais un plan dont le personnel est la victime." Signalons par ailleurs que Makro possède six magasins en Belgique. A l'heure où vous lisez ces lignes, les enseignes de Deurne, Alleur et Lodelinsart n'étaient pas en grève.