La quantité de denrées alimentaires gaspillées devrait augmenter chaque année d’un tiers d’ici 2030, lorsque 2,1 milliards de tonnes seront perdues ou jetées. Selon une nouvelle étude relayée par The Guardian, cela représente 66 tonnes de produits alimentaires perdus ou jetés… chaque seconde. Le rapport du Boston Consulting Group appelle à la création d’un écolabel.
Le rapport du Boston Consulting Group (BCG) dont fait état aujourd’hui The Guardian est alarmant. Selon lui, la quantité de denrées alimentaires gaspillées devrait croître d’un tiers chaque année, pour atteindre quelque 2,1 milliards de tonnes en 2030, soit l’équivalent de 66 tonnes de produits jetés chaque seconde.
Pour tenter de remédier à ce problème, le BCG appelle à la création d’un écolabel qui permettrait d’encourager le consommateur à opter pour l’achat de produits venant de sociétés engagées dans la réduction d’u gaspillage alimentaire. « L’ampleur du problème va continuer à croître pendant que nous développons nos solutions » déclare Shalini Unnikrishnan, partner & Managing Director chez BCG à The Guardian. « En raison de la rapide croissance de la population dans certaines parties du monde en voie d’industrialisation, comme l’Asie, la consommation croît elle aussi très rapidement ».
Aujourd’hui déjà, 1,6 milliard de tonnes d’aliments sont gaspillés, soit un tiers des aliments produits dans le monde. Or, selon la FAO, 815 millions de personnes (soit 10,7% de la population mondiale) souffrent actuellement (2016) de sous-alimentation chronique. De même, le gaspillage alimentaire et les pertes alimentaires représentent 8% des émission mondiales de gaz à effet de serre…
Si aucune mesure d’urgence n’est prise par les gouvernements, les entreprises et les consommateurs, le BCG estime que la chance d’atteindre les objectifs de l’ONU concernant la réduction de moitié du gaspillage alimentaire d’ici 2030 sont minces. Car selon lui, le gaspillage et les pertes alimentaires devraient augmenter dans la plupart des région du monde, avec un pic significatif en Asie.
« Si dans les pays en développement, les déchets se produisent au cours du processus de production, dans les pays riches, les déchets sont principalement le fait des retailers et des consommateurs, qui jettent les aliments parce qu'ils en ont trop acheté ou parce qu'ils ne répondent pas aux normes esthétiques » rappelle The Guardian sur base du rapport. Selon celui-ci en effet, les promotions et le manque d’informations précises contribuent grandement au problème. L’étude fait ainsi référence aux produits surgelés injustement vu comme moins nutritifs que les produits frais. Or certains produits frais ont tendance à se dégrader plus vite, non seulement nutritivement, mais aussi esthétiquement, poussant plus facilement le consommateur à les jeter.
Le BCG note quelques avancées, comme l’intégration de promo de type « 1 produit acheté, un autre gratuit au moment désiré » chez Tesco, ou encore chez Lidl chez nous. Mais ces efforts restent insuffisants face au défi qui s’annonce. C’est pourquoi il prône notamment la création d’un écolabel, et demande aux différents gouvernements d’agir.