Colruyt lançait il y a quelques années un programme d'amélioration de la qualité nutritionnelle de ses marques propres Everyday, Boni Selection et Boni Bio. A ce jour, 23 catégories de produits ont déjà été examinées et des centaines de produits sont entrés dans un processus d'amélioration. Frans Colruyt, CEO de Colruyt Group, plaide pour une taxe santé qui agirait comme un incitant à l'amélioration de l'alimentation.
La durabilité fait partie des priorités de Colruyt Group. C'est pourquoi le retailer dit vouloir contribuer à une alimentation plus équilibrée, dans un souci de santé publique et pour veiller au bien-être de ses clients. Un programme d'amélioration nutritionnelle de ses produits Everyday, Boni et Boni-Bio a dans ce cadre été lancé en 2014.
Moins de sel, de sucre et de graisses saturées
"Notre objectif est de faire réexaminer tous nos produits alimentaires par nos nutritionnistes", indique Stefan Goethaert, responsable du projet. "Et, chaque fois que c’est nécessaire et possible, nous les améliorons sur le plan nutritionnel. Nous diminuons le sel et le sucre. Nous agissons sur les fibres. Nous réduisons les graisses, aussi. Ou alors nous remplaçons les graisses saturées par de meilleures graisses, riches en acides gras polyinsaturés. Pour les plats préparés, nous augmentons également la proportion de légumes."
23 catégories de produits
Colruyt Group dispose de sa propre équipe d’experts en nutrition qui appuient les responsables qualité. Depuis le démarrage du programme, ils ont déjà passé 23 catégories de produits à la loupe. Suite à ces examens, près de 250 articles sont entrés dans un processus d’amélioration, en collaboration étroite avec les fabricants. A ce jour, une centaine sont déjà en rayons. Parmi eux : la sauce provençale Boni Selection (moins 94 % de graisse), le drink-yaourt à la fraise Everyday (moins 6,5 % de sucre), les oiseaux sans tête en plat préparé (moins 47 % de sel). Le travail se poursuit, avec le reste de l’assortiment et les nouveaux produits. La démarche est désormais continue.
Cet exercice a ses limites. Le sel, le sucre et la graisse ne sont pas que des additifs. Ce sont parfois des ingrédients structurants, comme le sucre dans les pâtisseries ; il n’est donc pas toujours possible de les diminuer en dessous d’un certain seuil. Ce sont également des conservateurs, comme dans les charcuteries ou dans les confitures ; les réduire raccourcit la durée de vie du produit. Il peut également y avoir des obligations légales, comme pour la mayonnaise : sa recette est codifiée par la loi. Et au-delà de ces contraintes, il y a le client. Celui-ci doit aimer la manière dont le goût d’un produit évolue suite au changement de recette. Sa satisfaction est ici toujours vérifiée et mesurée par des tests à l’aveugle.
Pour une taxe santé qui incite à améliorer les produits
Dans le cadre du Plan national Nutrition, le gouvernement prépare une série de mesures, notamment fiscales, pour réduire les sucres et les graisses de notre alimentation. La taxe sur les sodas, instaurée en 2015, en fait partie. "Nous proposons au gouvernement d’utiliser la taxe santé pour encourager les acteurs du secteur alimentaire à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits", explique Frans Colruyt, chief operating officer de Colruyt Group. "Ceux-ci s’engageraient par rapport à un plan convenu avec les autorités. S’ils atteignent les objectifs de leur plan, ils bénéficieraient d’une réduction de la taxe. De cette manière, la taxe santé serait un réel incitant à l’amélioration de l’alimentation."