La fédération professionnelle Comeos souhaite étendre le service ‘à emporter’ à d’autres secteurs en permettant aux commerces d’organiser des points de collecte provisoires, peut-on lire sur le site du quotidien De Standaard.

Le secteur de l’alimentaire, bien que limité, fonctionne toujours. Comeos souhaite étendre le service ‘à emporter’ à d’autres secteurs afin de leur permettre de relancer leur activité, tout en respectant les mesures de sécurité mises en place en ces temps de crise sanitaire. Pour ce faire, Comeos propose aux secteurs qui le souhaitent de mettre en place des points de collecte afin de leur permettre de reprendre partiellement leurs activités.

Le CEO de Comeos Dominique Michel note que les boutiques en ligne existent déjà, mais que tout le monde ne dispose pas d’un accès internet ou n’utilise simplement pas ces outils, sans compter le problème de saturation des plateformes en question. Il préconise plutôt la commande par téléphone, suivie d’un retrait du colis une fois le rendez-vous fixé avec l’enseigne. Un principe de collecte déjà pratiqué dans d’autres pays, comme c’est le cas d’Ikea.

Dans la pratique, le client attend dans sa voiture jusqu’au moment de récupérer son colis, ce qui permettrait d’éviter les longues files d’attente. « Quelque chose comme cela peut même être organisé de manière plus sûre qu'avec le plat à emporter des restaurants chinois », déclare Hans Cardyn, porte-parole de Comeos, à De Standaard. Selon ce dernier, il s’agirait donc d'une solution provisoire utile qui permettrait de ne pas inonder les magasins de clients en autorisant une réouverture ‘classique’.

Dominique Michel s’attend néanmoins à ce que tous les magasins ne souhaitent pas proposer une telle solution et préfèrent rester fermés. Il pense tout de même qu’un intérêt est à prévoir du côté de certains magasins de bricolage et de décoration intérieure.

Faisable ?

Selon Chris Van Wesemael, expert non-food du groupe Gondola, la volonté de Comeos est logique car elle semble être la seule issue pour de nombreux retailers non-alimentaires qui n'ont pratiquement pas fait de e-commerce jusqu'à présent et qui n'y sont pas du tout préparés sur le plan logistique. « Beaucoup ne proposaient qu'une option ‘Click&Collect’ pour la plupart des produits commandés en ligne. La livraison à domicile n'est souvent effectuée que pour les produits pour lesquels le détaillant a un accord avec le fabricant/fournisseur qui effectue la livraison à domicile. Et les montants pour une telle livraison sont souvent très élevés », explique-t-il.

Selon lui, la question de savoir si tout cela est réalisable dans la pratique est une autre affaire. « Les commerces de bricolage, par exemple, doivent prévoir une ‘permanence’ dans chaque magasin, sans savoir s’il y aura des commandes. Vu l'échec de la mise en place de la logistique en 4 semaines, la question est de savoir si cela va fonctionner (avec l'accord des syndicats). »

« Une chose est certaine, le Covid-19 est un appel plus que clair à la vigilance pour tout détaillant non-alimentaire qui n'est pas encore structurellement engagé dans le commerce électronique. Beaucoup de choses vont s'accélérer dans ce domaine. D'autre part, on peut s'attendre à ce que les magasins physiques aient un aspect différent ou même à ce que leur nombre diminue », conclut Chris Van Wesemael.