A cause de la crise du coronavirus, notre économie est suspens. La question qui préoccupe beaucoup de gens est la suivante : comment sortir de cette crise ? Pour Pierre-Alexandre Billiet, CEO de Gondola, il est nécessaire « que les détaillants deviennent les héros d'une nouvelle consommation durable. »

Les gouvernements américain et européen font aujourd'hui des efforts pour atténuer la première phase de la crise et pour maintenir une certaine liquidité et solvabilité. C'est une solution plausible. Mais la question que nous devons nous poser maintenant est la suivante : est-ce une bonne idée de relancer pleinement la consommation ? Faut-il consommer davantage pour sauver l'économie, nos emplois et nos revenus ? Non. Les États-Unis, pays de surconsommation et de libéralisme anglo-saxon, ont commencé à épargner durant la crise, moment où leur pouvoir d'achat augmentait le plus (+ 13,4% en un mois, la plus forte croissance depuis 1975). Parallèlement, la consommation a chuté de 13,2%. Les autres revenus, quant à eux, ont diminué de 6,3%.

Comment un gouvernement peut-il procéder de cette manière ? En donnant de l'espoir et de la confiance aux consommateurs. Il s'agit de sortir de la crise sans surconsommer et sans devoir utiliser les centrales électriques polluantes au charbon qui suscitaient déjà la critique avant la crise. Il faut une meilleure gestion. Winston Churchill n'a donné au peuple britannique, durant la Seconde Guerre mondiale, qu'une seule garantie : que cela leur coûterait du sang et des larmes. Des paroles qui ont conduit à la liberté et à la démocratie au Royaume-Uni et pourtant l'effort a été extrêmement dur. Notre cas n’en est pas moins différent, raison pour laquelle il faut opter pour une relance économique dans laquelle la consommation réfléchie est centrale et les produits sains, essentiels. Aujourd'hui, le commerce de détail a un rôle très important à jouer, peut-être même plus que pendant la période de confinement : aider la population à s'orienter vers une meilleure consommation, plus saine. Si les hommes politiques ne parviennent pas à créer un écosystème qui y conduise, l’initiative doit venir des retailers. Ils ont été les héros du confinement, il faut aussi qu’ils deviennent les héros de la nouvelle consommation : celle dans laquelle l'agriculture locale, durable et équitable est stimulée, sans préjugés ni dogmes. La crise peut être un tournant pour notre société. Prenons le contrôle.