#⑤ Durant deux semaines à partir du 24 février, retrouvez chaque jour notre compte-rendu EuroShop 2020. Nous avons déambulé dans les stands de l’un des plus importants salons dédiés aux innovations dans le secteur du retail, qui se déroule tous les trois ans à Düsseldorf, en Allemagne.
Tomra, leader mondial des machines à consigne, poursuit le développement des solutions destinées spécifiquement aux bouteilles en plastique. Dieu sait qu'elles sont au centre des préoccupations des marques et enseignes de grande distribution. La plupart des marques spécialisées dans les eaux et soft drinks proposent désormais des contenants en plastique recyclé mais il n’existe, en Belgique, pas de système de consignes spécifiquement dédiées aux bouteilles en plastique. Normal nous direz-vous, la Belgique a adopté un système de collecte à la source, auprès des particuliers donc, via le système des sacs bleus en PMC. Tomra, entreprise norvégienne et surtout leader mondial dans son domaine d’activité, a pris le parti de développer la consigne plastique à l'échelle planétaire. L’entreprise norvégienne disposait d'ailleurs d’un large stand à EuroShop, où elle dévoilait une série de nouvelles machines. Les nouveautés ? Les formats, les types d'utilisation et des options numériques, dont une application Smartphone.
Les solutions destinées aux consignes en plastique sont somme toute identiques à celles destinées aux bouteilles en verre. Un consommateur pose ainsi une ou plusieurs bouteilles dans la machine, qui scanne la bouteille, la fait passer à travers un couloir via un tapis roulant et la compresse. Une fois toutes les bouteilles scannées, la machine propose ainsi un « voucher » (coupon) que le consommateur peut échanger à la caisse contre de la monnaie (ou il peut plus simplement acheter des produits en magasins). L’avantage pour un distributeur ? Comme pour les consignes en verre, chaque bouteille récoltée génère quelques centimes de revenus au propriétaire de la machine. Précisons tout de même : le prix d'une machine démarre à partir de 20 000 euros et Tomra, malgré son statut de leader mondial, n’est pas la seule entreprise à proposer ces types de solutions. Certaines études annoncent que la consigne pourrait faire diminuer de 10 à 20% les déchets sauvages.
Si le système de consigne pour les bouteilles en plastique est déjà fort répandu dans les pays du nord de l’Europe, il n’en est pas de même pour la Belgique. Les instigateurs du concept prônent logiquement son développement mais les détracteurs soulignent surtout le coût de la machine et son amortissement. Les protagonistes disent "que le coût de la machine pourrait être rentabilisé en trois ans, comme cela a été prouvé chez certains retailers en Norvège, le reste devenant quasi un pur bénéfice. » Dans une carte blanche parue fin 2017 dans notre magazine Gondola, Comeos, la Fevia et Fost Plus soulignaient pourtant une véritable limite de ces machines : certains acteurs pourraient sous-estimer le problème des charges salariales importantes pour l’entretien de la machine (vidage quotidien, entretien, etc.) et l'amortissement après 3 ans n'est absolument pas vérifié. Dans le contexte actuel du système belge, cette machine n'aurait de toute façon pas sa place dans une enseigne de grande distribution.