456 emplois, 60 millions d’euros à l’exportation et 85 millions d’euros de chiffre d’affaires sur le marché intérieur seraient menacés par la taxe kilométrique. Ce sont là les conclusions d’une enquête réalisée auprès des entreprises alimentaires belges par Transport and Mobility Leven (TML) en avril 2015. Fevia qui a mené l’enquête auprès de 134 de ses membres dit confirmer cette analyse et appelle la Flandre et Bruxelles à suivre l’exemple de la Wallonie en n’indexant pas la taxe au kilomètre en 2017.
En avril 2015, Transport and Mobility Leuven (TML) a fait une évaluation de l’impact de la taxe au kilomètre sur la compétitivité de l’industrie alimentaire belge. Selon l’étude, 456 emplois, 60 millions d’euros à l’exportation et 85 millions d’euros de chiffre d’affaires sur le marché intérieur seraient menacés. Les entreprises alimentaires verraient leurs bénéfices diminuer en raison des coûts de transport plus élevés qu’ils ne peuvent pas complètement facturer à leurs clients et de la diminution de leurs ventes en Belgique et à l’étranger. « Une enquête auprès de 134 membres de Fevia confirme l’analyse de TML » indique la fédération.
Rentabilité sous pression
Selon 48 % des entreprises alimentaires qui ont participé à l’enquête, la taxe au kilomètre ferait chuter le chiffre d’affaires de plus de 1%. Pour 13% des entreprises, il s’agit même de plus de 5%. « L’impact sur le chiffre d’affaires est donc encore plus élevé que les 0,3% ou 145 millions d’euros annoncés par l’étude TML l’an dernier » précise Fevia.
Mais c’est surtout sur la rentabilité des entreprises que la taxe au kilomètre a un impact important. « Plus de trois quarts de nos entreprises indiquent qu’elles paient l’intégralité de la taxe au kilomètre. Les entreprises alimentaires n’arrivent pas ou peu à facturer ce surcoût à leurs clients. De plus, cette taxe au kilomètre s’ajoute à de nombreuses autres taxes auxquelles les entreprises alimentaires sont confrontées » précise Chris Moris, directeur général de Fevia. Selon Fevia, la rentabilité moyenne diminue de 1 à 2%. Pour 30% des entreprises, cette diminution dépasse les 2%. « C’est nettement plus élevé que les prédictions de TML qui estimait l’impact sur la rentabilité à 0,2%. »
Inévitablement, cela met également l’emploi en péril : 80% des entreprises affirment que l’emploi diminue en comparaison avec un scénario sans taxe au kilomètre. Près de 10% des entreprises confirment que l’emploi dans leur entreprise a diminué de 1 à 2%. 5% des entreprises soutiennent que l’emploi a diminué de plus de 2 %. Ces résultats concordent avec les prédictions de TML qui estimait l’impact sur l’emploi à 0,5% ou 450 travailleurs. « Plusieurs entreprises déclarent explicitement que la diminution de la rentabilité pourrait avoir davantage de conséquences sur l’emploi. Il est donc fort probable que la perte d’emplois sera encore plus importante à l’avenir ».
« Une politique d’accompagnement nécessaire »
« La taxe au kilomètre affecte l’industrie alimentaire belge et vient s’ajouter à la série de taxes que nos entreprises paient déjà. De plus, cette taxe ne résout pas la problématique de la mobilité, alors que cela devrait être notre objectif commun. Pour résoudre les problèmes de circulation sur nos routes, il est indispensable de mettre en place une politique de mobilité ambitieuse et de consentir des efforts partagés » indique Jean Eylenbosch, président de Fevia.
Pour Fevia, cette politique doit privilégier trois objectifs:1. Améliorer la qualité des infrastructures de transport2. Réduire la congestion des routes3. Utiliser de manière optimale les ports et noeuds intermodaux comme un atout logistique et économique
Fevia demande des mesures concrètes permettant un transport plus efficace, comme l’autorisation de poids lourds transportant 36 palettes au lieu des 33 palettes actuelles ou l’utilisation d’éco-combis. « Les politiques d’accompagnement que les autorités régionales mettent en œuvre et qui tiennent compte de certaines demandes de Fevia, doivent encore être intensifiées ». Dans l’enquête, les entreprises indiquent que les mesures annoncées sont largement insuffisantes pour compenser l’impact économique.
Enfin, Fevia demande à la Flandre et à Bruxelles de suivre l’exemple de la Wallonie en n’indexant pas la taxe au kilomètre en 2017.