+ Plus Dossier Forte augmentation des ventes de bitters et tonics

Vie sociale chamboulée, restrictions à la libre circulation, faillites dans le secteur horeca, télétravail, météo en berne tout l’été 2021… n’en jetez plus ! Le secteur des boissons – eaux, boissons gazeuses et énergisantes,  sirops et jus – a été sérieusement impacté.

Kantar note que quatre macro-tendances préoccupent particulièrement les shoppers : la durabilité, le besoin de rapidité, la demande de bien-être holistique et la connectivité permanente. Ces deux dernières années, nos vies – et les ventes de boissons – ont été fortement impactées par le Covid ce qui a (temporairement) affecté ces tendances. Un grand nombre d’entre nous a été contraint de télétravailler, les sorties au restaurant ou la participation à des événements n’étaient plus possibles ou fort limitées, les clubs de sport étaient fermés, nous avons considérablement réduit nos contacts sociaux… la liste est longue. Mais par ailleurs, les ventes du retail ont progressé (+ 5,1%, chiffres de NielsenIQ pour 2020) en raison d’une augmentation de la consommation à domicile et d’une météo 2020 assez favorable. Cette progression n’a néanmoins pas suffi à compenser le recul de la consommation hors domicile. En 2021, la combinaison de mesures de confinement moins strictes et d’un été extrêmement pluvieux a entrainé une baisse significative des ventes dans le retail de la catégorie Non-Alcoholic-Ready-to-Drink (NARTD) : - 4,1% en 2021 par rapport à 2020, mais en croissance par rapport à 2019.

En revanche, une forte augmentation des ventes de bitters/tonics a été enregistrée (+ 25% en volume – chiffres de NielsenIQ pour 2020). “La croissance beaucoup plus forte de ce segment par rapport à celle de l’ensemble de la catégorie s’explique par le fait qu’un plus grand nombre de consommateurs ont participé à davantage de moments d’apéritif à domicile, que ce soit ou non via Zoom ou Teams avec la famille ou les amis”, explique Maud Collée, porte-parole de Coca-Cola Europacific Partners Belgique et Luxembourg (CCEP). Le marché des boissons énergisantes continue également de progresser de 10% par an et ne cesse d’évoluer. 2020 marque le retour temporaire des eaux minérales et des jus de fruits (deux segments en légère baisse chaque année) sous l’effet d’une plus grande consommation à domicile et d’un plus grand nombre d’occasions de prendre ses repas chez soi. Maud Collée observe toutefois qu’en 2021 les tendances à la baisse de ces segments sont réapparues. “Si l’on prend 2019 pour référence, l’évolution la plus importante au sein de la catégorie des boissons rafraîchissantes est la croissance trois fois plus forte des produits pauvres en sucre et sans sucre par rapport aux produits sucrés”, ajoute-t-elle. 

Effets secondaires

Le Covid a eu d’autres effets secondaires. Ainsi, les consommateurs se montrent plus attentifs à leur alimentation et la tendance générale est aux propositions à faible teneur en calories et en sucre : les consommateurs veulent grignoter plus consciemment et boire des boissons plus saines, sans additifs ni (trop de) sucre… tout en ne faisant aucun compromis sur le goût ! “Si votre produit conserve son goût original mais que vous lui ajoutez un bénéfice fonctionnel (vitamines, antioxydants, ...), vous avez toutes les chances de rafler la mise”, explique Charlotte Vandeputte, marketing manager chez D-drinks. En ce qui concerne les tendances de consommation, Christophe Scharpé de Spadel confirme que celles que l’on connaissait avant la crise sanitaire se sont clairement renforcées : “En particulier la prise de conscience par les consommateurs de leur responsabilité sociale, l’envie de consommer local, la priorité donnée à la santé et au bien-être, la recherche d’authenticité et de sens ou encore l’envie de se faire plaisir.” Constat identique pour Svea Gillé, marketing manager healthy softdrinks, tea and coffee chez Carlsberg Importers : “La crise du Covid a incité le consommateur à manger et à boire plus sainement et elle contribuera à déterminer la façon dont les consommateurs donneront la priorité à leur propre bien-être et à leur alimentation. Il est clair qu’il en résultera un changement des habitudes de santé, avec une recherche du meilleur équilibre entre santé physique et bien-être émotionnel et mental.”