Si le nombre de vols à l’étalage chute de 13% en 2017, la valeur totale des produits volés, elle, ne diminue que de 4%. Fait étonnant, le vol de denrées alimentaires ne cesse de croître. C’est ce qui ressort d’un rapport du Syndicat neutre pour indépendants sur base des chiffres de l’Asbl Prévention et Sécurité.
En 2017, 39.366 articles ont été volés. Cela représente donc une diminution de 13% par rapport à l’année précédente, durant laquelle 45.456 articles avaient été subtilisés. La valeur total des produits volés s’est quant à elle élevée à 520.472 euros, contre 542.000 euros un an plus tôt, soit une baisse de 4%. En outre, il faut retenir que de nombreux vols à l’étalage ne sont signalés qu’après les faits et que 4 commerçants sur 10 ne les signalent jamais. « Les vols à l’étalage sont encore trop considérés comme des faits de ‘petite’ criminalité et, par conséquent, ils sont souvent classés sans suite et restent impunis » se désole le SNI.
L’alimentaire toujours plus visé
Fait étonnant, les denrées alimentaires sont de plus en plus la cible des voleurs à l’étalage. Ainsi, les produits d’alimentation sèche représentent aujourd’hui 24% des cols. Viennent ensuite les parfums et articles de toilettes (14%), les boissons alcoolisées (14%), les viandes (7%) et les vêtements pour femmes (5%).
« Il existe en effet une pauvreté persistante, mais les voleurs deviennent en outre toujours plus professionnels. Il s’agit souvent de groupes d’auteurs errants. S’ils volent des articles coûteux, ils ne sont souvent pas enclins à acheter les articles de base dont leurs familles et eux-mêmes ont également grand besoin » déclare le SNI.
Quel est le profil du voleur?
Contrairement à ce que de nombreux commerçants pensent, ce ne sont pas seulement les plus jeunes qui volent à l’étalage. Les groupes de population qui ont commis le plus de larcins sont les adultes dans la vingtaine (22%) et les adultes trentenaires (22%). Viennent ensuite les quadragénaires (17%), les (pré)adolescents (15%), les quinquagénaires (12%), les sexagénaires (7%) et les septuagénaires (4%).
Une plus grande fermeté
Comme mentionné plus haut, il est important de rappeler que ces données ne sont que la partie émergée de l’iceberg, puisque 42% des commerçants ne signalent jamais les vols à l’étalage, persuadés qu’aucune suite n’y sera donnée… Le SNI plaide d’ailleurs pour que l’amende pour vol à l’étalage soit rapidement appliquée, afin que les commerçants et les voleurs puissent s’arranger entre eux. « L’organisation a déjà mené des discussions avancées à ce sujet avec les ministres fédéraux des classes moyennes, de la justice et de l’intérieur. Cela signifie concrètement qu’un voleur doit payer 181 euros à un commerçant lorsqu’il est en pris en flagrant délit de vol à l’étalage » souligne le SNI. Un organisme de perception distinct, qui doit encore être déterminé, se chargerait de l’acquittement de l’amende. Dans le même temps, le vol serait enregistré auprès des services de police.
Si le voleur à l’étalage ne fait ensuite aucun paiement dans les 8 à 10 semaines qui suivent, l’organisme de perception pourrait déposer une plainte auprès des services de police au nom du commerçant lésé et il pourrait également se constituer partie civile si l’affaire est jugée au niveau pénal. Les Néerlandais recourent déjà depuis longtemps à un tel système. « De très nombreux commerçants ont été indemnisés pour le préjudice subi et, grâce à cette approche, le nombre de vols à l’étalage a également diminué aux Pays-Bas. Cette approche a donc un effet dissuasif sur les voleurs à l’étalage » note le SNI.