Deloitte Belgique revient sur les principaux enseignements de l’étude Global Powers of Retailing 2019, et se concentre notamment sur le marché belge. La société note ainsi une forte internationalisation du paysage belge du retail. Parmi les 250 plus grands retailers mondiaux, 34 sont actifs en Belgique, contre 26 il y a de cela 4 ans, et seuls 3 sont des sociétés belges.
Le mois dernier, nous vous informions au sujet du listing des 250 plus grands distributeurs au monde que publie chaque année Deloitte. Ensemble, ces grandes sociétés ont engrangé une chiffre d’affaires de 4,53 billions de dollars au cours de l’exercice 2017, soit une croissance composite de 5,7%. Comme l’an dernier, 3 acteurs belges majeurs figurent dans le classement. Il s’agit de louis Delhaize (106e), Colruyt Group (117e, +2 places) et C&A Europe (137e, -5 places). Deloitte Belgique apporte aujourd’hui un nouvel éclairage sur cette étude, se concentrant spécifiquement sur le marché belge.
« En 5 ans, le revenu total de la vente au détail du top 250 des retailers a augmenté de 3,3% en termes de taux de croissance annuelle composée (CAGR - taux du retour sur investissement pendant une période déterminée), » indique Joris Van Malderen, expert Retail et Biens de consommation chez Deloitte Belgique.
Vers un ralentissement de l’économie mondiale
D’après l’étude de Deloitte, l’économie mondiale est à un tournant. Après avoir affiché une robuste croissance jusqu’au début 2018, l’économie mondiale est sur le point de ralentir dans l’avenir proche. Cette évolution est due à plusieurs facteurs : l’accélération de l’inflation sur les principaux marchés, les changements des politiques monétaires et budgétaires, et de fortes dépréciations des monnaies dans la plupart des pays émergents.
Pour le retail, cette évolution signifierait un affaiblissement du dynamisme des dépenses de consommation, une augmentation des prix, et une perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Le juste équilibre entre e-commerce et commerce physique
« Pour le food-retail en Belgique, il faut trouver le juste équilibre entre le commerce électronique et le commerce physique » déclare alors Jo Willemyns, directeur Marketing de Colruyt Group. « En tant que leader du marché belge dans ce segment, notre principal facteur de succès est l’application unique, pertinente et cohérente de notre politique de ‘prix le plus bas’ pour les articles de la marque Colruyt. Qui plus est, le paysage du retail belge se différencie de celui de ses voisins par une forte densité globale et une population relativement aisée. »
Retailers en Belgique
Parmi les 250 plus grandes chaînes de distribution mondiales, 34 sont actives en Belgique. Et parmi ces 34 chaînes, seules 3 ont un ‘passeport’ belge. Dix-huit d’entre eux viennent de pays voisins (la France, les Pays-Bas, l’Allemagne).
Les chaînes belges ont le chiffre d'affaires moyen le plus bas ($5,7 milliards) par rapport à ses voisins (l’Allemagne ($47 milliards), les Pays-Bas ($29 milliards ) et la France ($18 milliards).
Sur les 34 chaînes actives en Belgique, les discounters Aldi et Lidl sont les plus grandes sociétés en termes de chiffre d’affaires.
Internationalisation du retail en Belgique
Si aujourd’hui, on retrouve donc 34 acteurs actifs en Belgique de ces 250 plus grands retailers mondiaux, il y a de cela 4 ans, ils n’étaient encore que 26. Cette croissance indique une forte internationalisation du paysage de la (grande) distribution en Belgique.
Parmi les 7 nouveaux acteurs, 4 sont sont spécialisés dans les articles de sport signalant que la Belgique surfe bien sur les grandes tendances mondiales de la santé et du bien-être. Seul Zalando SE n’est pas un magasin physique, signe que les magasins physiques dominent toujours le paysage du retail belge.
Top 10: 31,6% du chiffre d'affaires du top 250
Pour l’année fiscale 2017, la part des 10 premières chaînes mondiales représente 31,6% des chiffres d’affaires des 250 premiers acteurs mondiaux de la distribution. Les trois premiers acteurs conservent leur position dominante dans le top 10. La croissance du top 10 (6,1%) dépasse celle du top 250 (5,7%).
« La combinaison de magasins physiques et digitales semble représenter la principale tendance parmi les grands acteurs de la distribution », explique Agné Vezbergiené, Director Retail et Biens de consommation chez Deloitte Belgique. « D’une part, Amazon, le géant du e-commerce, achète les magasins physiques de Whole Foods, tandis que Walmart fait son entrée sur la scène du numérique avec l’acquisition des sites web comme Jet.com, ModCloth, Shoes.com et Moosejaw. »
Marge nette inférieure
Mais la marge nette composite du top 10 est inférieure à celle de l’année précédente et à celle du top 250. « Cela s’explique en grande partie par le secteur dans lequel 8 des 10 premiers acteurs mondiaux de la distribution opèrent : celui des biens de grande consommation ou FMCG. L’augmentation des coûts, la baisse forcée des prix suite à l’accroissement de la concurrence et de la transparence, et la nécessité d’investir dans la transformation numérique mettent les marges sous pression » souligne Deloitte.
On compte le plus grand nombre de chaînes de distribution du top 250 en Europe: 87 acteurs de ce classement y ont leur siège (34,8 %), comparé à 82 durant l’année fiscale 2016. Les plus grandes organisations se trouvent en Allemagne, avec une taille moyenne de US$24,7 milliards, ce qui est bien supérieur à la moyenne du top 250 (US$ 18,1 milliards).
« Les dix géants mondiaux de la distribution opèrent de plus en plus à l’international et sont présents dans 13 pays en moyenne, comparé à 10 pays pour l’ensemble du top 250 », précise Joris Van Malderen. « Les chaînes de distribution européennes restent les plus actives globalement lorsqu’elles cherchent à développer leur activités en dehors de leurs marchés domestiques qui sont arrivés à maturité. »