UPSI-BVS, l’organisation sectorielle qui représente plus de 150 promoteurs immobiliers de notre pays, invite les villes à miser davantage sur un concept mariant les logements aux supermarchés. Selon elle, quelques centaines de sites de supermarchés en Belgique pourraient accueillir des logements.
UPSI-BVS propose de transformer les parkings et les toits plats des grands supermarchés urbains en zones de logements et espaces publics. Ainsi, la majeure partie d’entre eux pourraient accueillir des habitations et des appartements, et les espaces de parking disponibles pourraient également être transformés en espaces verts ou en terrains de sport.
Une idée largement exploitée à l’étranger
L’idée de l’association du logement et du supermarché n’est pas tout à fait nouvelle. Depuis quelques années déjà, notamment aux Pays-Bas, plusieurs supermarchés ont été transformés, avec fruit, en zones vertes d’habitation. Ainsi, par exemple, il est possible à Utrecht de faire du sport sur des terrains de football situés sur les parkings de l’Ikea. Et un peu plus loin de chez nous, en Chine, plusieurs habitations ont été construites sur les toits de différents grands centres commerciaux.
« Nous devons oublier les grandes boîtes à parkings des années 70. Au fil des ans, elles n’ont pas cessé d’être agrandies ou transformées, mais pendant la nuit et une partie de la semaine, ces grandes aires de stationnement sont inexploitées, voire abandonnées. Selon nous, associer logements et supermarchés permettrait de remplir efficacement toutes ces parcelles disponibles. Si ces mêmes supermarchés sont pourvus d’un parking souterrain, il est possible de construire sur les parkings actuels » déclare Olivier Carrette, administrateur délégué d’UPSI-BVS.
Des centaines de sites
Des 1461 supermarchés étudiés en Flandre, 336 sites maximum pourraient convenir dans le cadre de cette nouvelle tendance, selon une étude récente menée par l’Université de Gand et la KU Leuven (document Superwoonmarkten - Isabelle Loris & Ann Pisman). Au total, ce serait une superficie de 200 à 250 ha qui pourrait être ainsi bâtie. Pour les sites en Wallonie et à Bruxelles, le secteur ne dispose pas de données chiffrées aussi détaillées. « Mais une estimation rapide permet de mettre en évidence quelques centaines de sites dans ces régions également » indique l’UPSI-BVS.
« Cela pourrait être la solution à la pénurie de logements dans notre pays pour les dix prochaines années. C’est loin d’être négligeable puisque, selon les estimations, notre pays comptera quelque 780 000 habitants de plus d’ici 2030. Cela représente 475 000 ménages pour lesquels il faudra trouver au moins quelques milliers d’hectares. Aussi, devons-nous oser opter, en collaboration avec les pouvoirs publics, pour une vision à plus long terme et ne pas nous contenter d’aujourd’hui. Associer logements et supermarchés est par conséquent un bon exemple d’exploitation efficace des parcelles disponibles » poursuit Olivier Carrette.
« Ouverture d’esprit »
L’UPSI-BVS appelle dans ce cadre à un débat avec le secteur du retail et les pouvoir publics. En ce qui concerne les pouvoirs publics, l’organisation sectorielle demande « une certaine ouverture d’esprit quant à l’octroi efficace de permis de bâtir pour ce type de projets ». La préparation de la reconversion d’un site de supermarché peut durer jusqu’à cinq ans, actuellement, du début du projet à l’octroi du permis de bâtir. La construction, quant à elle, peut prendre encore un an et demi.
Certains acteurs du retail travaillent d’ores et déjà à ce concept. C’est notamment le cas du Colruyt de Wemmel ou du Delhaize de Westerlo.