Le MAPIC, l’un des plus importants salons dédiés au retail commercial, se tiendra les 17 et 18 novembre, pour la première fois en formule 100% online. Nathalie Depetro, directrice du salon, qui se déroule habituellement à Cannes (France), évoque avec Gondola les grandes lignes de cette édition 2020.  

Cette année, le MAPIC sera 100% digital. Quand avez-vous pris cette décision et qu’est-ce que cela implique en termes d’organisation ?

En mars dernier déjà, nous avions élaboré différents scénarios. A la fin du mois de juin, nous décidions de mettre en place une plateforme numérique destinée à servir le salon physique. L’idée était de miser sur l’omnicanal. Nous avons dû revoir toute notre programmation, la recherche IT a été fort mobilisée et nous nous sommes appuyés sur l’expérience des salons MIDEM, qui font partie de la même structure que le MAPIC. Pour le MAPIC, nous mobilisons généralement 3 à 4 salles de conférences mais il est clair que nous ne pouvons par cumuler 4 salles de conférences dans un événement digital. Le changement a du se faire rapidement et efficacement.

Forcément, le networking s’annonce plus compliqué. Comment avez-vous ré-agencé votre programme pour qu'il reste séduisant ?

Le programme, qui a pour thème central le retail collaboratif, est basé sur trois axes. Premièrement, nous proposons une base de données en ligne, qui a été resegmentée pour l’occasion et qui sera plus simple à utiliser, car les participants recevront les contacts de la base données par mail. Quant au programme, nous ouvrons notre plateforme digitale le 2 novembre et les conférences et événements auront lieu les 17 et les 18 novembre, avec un programme de débats et de conférences. De nombreux experts internationaux seront présents. Citons le PDG de Fnac Darty, le CEO d’AREA 15 ou encore le VP Direct to consumer de Zalando. Le contenu vidéo des conférences sera disponible jusqu’au 31 décembre. Troisièmement, les participants auront accès à des études, classées par filières.

La crise du coronavirus touche de plein fouet le secteur de l’immobilier commercial. Pensez-vous que le secteur est en pleine révolution ou qu’il s’agit simplement d’une évolution ?

Depuis la naissance du commerce en ligne, le consommateur peut acheter en un clic. C’est à partir de ce moment que nous pouvons considérer que le commerce physique gagne en importance lorsqu’il cumule l’achat à l’expérience. Le commerce, c’est l’expérience. Aujourd’hui, nous passons de l’achat transactionnel à l’achat relationnel. Depuis quelques temps également, il y a plus de réhabilitations d’anciennes surfaces que de nouveaux projets. Les certitudes qui existaient avant le COVID sont donc toujours là. Il faudra très probablement attendre longtemps avant que la consommation reparte mais nous restons sur certaines bases. Il y a, aujourd'hui comme hier, une vraie demande sur ce qu’on appelle le retail mix, qui mélange les concepts de vente, de food, de loisirs. Cela fait partie de l'expérience client.