Laura Ferreira Porto
- Photo-reportage : 17.000 mètres carrés dédiés à la différence
- Franchise : “Il y a toujours de la place pour l'esprit d'entreprise”
- Dossiers : Sauces chaudes, fromage, charcuterie, produits de fin d’année
Laura Ferreira Porto
#4 2020 est sur le point de plier bagage… et il était temps ! Une année particulière qui a laissé place à des initiatives et des nouveautés tout aussi particulières. Au cours de cette semaine, les 5 membres de la rédaction partageront l’idée, le concept ou l’innovation qui les a le plus marqué. Aujourd’hui c’est Dominique Soenens qui s’attèle à la tâche.
Au printemps dernier, l’équipe de Colruyt commençait à se creuser les méninges. Comme ce fut le cas de beaucoup d'autres retailers alimentaires, ils n’ont pas été immensément lésés par la crise du coronavirus, mais les bâtiments sont tout de même restés désespérément vides, y compris les cuisines qui servaient jadis à la préparation des repas des employés. Une question s’est finalement posée : que faire de ces cuisines ? Peut-être l’enseigne avait-elle déjà pensé à l'idée de fournir des repas aux consommateurs, ce n'est pas certain, mais vers le milieu de l'année, c’est une initiative qui a finalement vu le jour grâce au projet Rose Mary. Delhaize a également lancé, avec la start-up Tastyoo, un service de plats à emporter. Même le géant de l'alimentation Kraft Heinz entre dans la danse : après un test, la marque a décidé de livrer des plats préparés dans les grandes villes d'Europe.
Colruyt travaille dans une soi-disant dark kitchens, un phénomène qui a fait sa percée dans notre pays avec la crise du coronavirus. Il s’agit d’une cuisine sans restaurant, à partir de laquelle seuls des plats à emporter sont préparés et livrés à domicile. Il est frappant de constater que les retailers remplacent ainsi l'industrie hôtelière, qui a connu une année d'horreur, et a eu du mal à s'adapter aux nouvelles circonstances. Les plats à emporter n’ont pas connu un grand succès lors du premier confinement dans la mesure où il a été difficile de réagir rapidement à une nouvelle si instantanée. De plus, mettre en place une alternative numérique n'est pas chose facile, certainement pas pour les petits restaurants. Les retailers disposent souvent de ces ressources et mettent en place un service de livraison de repas frais. Au cours d’une année où la plupart des retailers alimentaires réalisent déjà de toute façon des ventes record, c'est un moyen supplémentaire de fidéliser les clients.
Entre-temps, les restaurants se sont également adaptés à cette nouvelle réalité et proposent eux aussi des plats à emporter. Les retailers du domaine de l’alimentation semblent tout de même avoir gagné une place sur le marché. Personne ne sait ce que l'avenir nous réserve, mais il est clair que dans de nombreux cas, la crise du coronavirus renforce les tendances qui existaient déjà avant la crise. Cela vaut pour l'avancée du e-commerce, mais aussi pour le développement des plats à emporter. Il est évident de penser que le phénomène se maintiendra une fois la crise passée. La raison : c'est un modèle rentable qui répond à la commodité et qui a déjà fait ses preuves à l'étranger. La frontière entre la restauration et le retail s'était déjà estompée avant la pandémie, mais elle est désormais bien plus fine grâce – ou à cause – de la crise actuelle.
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