La vacance commerciale en Belgique a à nouveau augmenté en 2017. Actuellement, plus d’un magasin sur dix est vide, ce taux étant même de 1 sur 6 dans les villes de taille moyenne, révèlent les données du spécialiste de l’immobilier commercial Locatus.  “Et pourtant, les projets de construction continuent de se multiplier en Belgique.”

La vacance commerciale continue de s’aggraver dans notre pays. Au 1er janvier 2018, on dénombrait en Belgique 21.027 cellules commerciales vacantes, soit 858 de plus que l’an passé. Il y a à peine quatre ans, on ne comptait encore que 19.000 magasins vides. D’après les chiffres de Locatus, le taux de vacance augmente ainsi pour la dixième année consécutive. Cette hausse concerne aussi bien le nombre de magasins que la superficie commerciale. “Cette augmentation est quelque peu surprenante dans le contexte de reprise économique actuel. Aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, on observe d’ailleurs une légère baisse de la vacance”, commente Gerard Zandbergen de Locatus. “Le problème, c’est qu’en Belgique, on continue allègrement de construire sans prendre la peine d’assainir le parc existant. Un peu plus de 3.000 biens commerciaux ont disparu de notre fichier, mais il s’en ajoute constamment. Les propriétaires n’ont apparemment pas compris que les commerces qui ferment ne reviendront pas.”

La raison à cela est assez évidente, affirme Zandbergen : le besoin de superficie commerciale a fortement diminué, notamment en raison de l’essor de l’e-commerce. Le rôle de vitrine du magasin est devenu moins pertinent maintenant que les consommateurs peuvent facilement et confortablement explorer l’offre sur Internet. “La mode n’est pas par hasard le secteur contribuant le plus à la hausse de la vacance. Il s’agit d’un phénomène mondial. De nombreuses chaînes rationalisent leur réseau de magasins.” Les villes de taille moyenne – les villes provinciales disons – sont les plus durement touchées. Un magasin sur six y est vide. “Les gens préfèrent aller faire leur shopping dans les grandes villes, où ils trouvent tout ce dont ils ont besoin. Les villes de taille moyenne souffrent du départ de certaines enseignes, qui diminue encore leur attractivité.”

Autre constat : la Wallonie affiche le taux de la vacance commerciale le plus élevé (11 %), avec le Hainaut en dernier de la classe (14 %). Seules les provinces du Brabant flamand et du Brabant wallon peuvent se targuer d’une légère baisse de la vacance commerciale. Une question de stratégie, selon Zandbergen. “La Flandre s’est depuis un certain temps déjà dotée d’une politique visant à endiguer la prolifération des magasins. En Wallonie, ce mouvement commence seulement à se mettre en place. Dans cette région, chaque village disposait autrefois d’un noyau commerçant et d’un centre commercial en périphérie. La limite est donc forcément atteinte. Il faudra encore du temps avant que la politique soit effectivement mise en œuvre. Je ne m’attends donc pas à une baisse notable l’année prochaine.”