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La consommation de bière dans notre pays a poursuivi son déclin en 2023. Mais contrairement aux années précédentes, les brasseurs belges n’ont cette fois pas pu compter sur les exportations, elles aussi en berne, pour rattraper le coup.
« Alors que les brasseurs belges pensaient pouvoir oublier les années difficiles dues au Covid-19, ils ont à nouveau été confrontés à un environnement commercial difficile l’an dernier. L’inflation, la crise du pouvoir d’achat et le manque de personnel se sont clairement traduits dans les chiffres de 2023 », écrit l’association professionnelle Brasseurs Belges dans son rapport annuel 2023 publié mercredi. Et en effet, la consommation totale de bière en Belgique a baissé de 5,8% au cours de l’année dernière, à 6.532 millions d’hectolitres. Par ailleurs, si 23 nouvelles brasseries ont ouvert leurs portes en 2023, 36 ont dû mettre la clé sous la leur, ce qui a porté à 417 le nombre de brasseries qui étaient encore actives dans notre pays au 31 décembre dernier pour un total d’environ 1.600 marques de bière. Selon la fédération, ce déclin, amorcé il y a déjà une vingtaine d’années, s’explique notamment par l’évolution des modes de consommation et la sensibilisation croissante des consommateurs aux questions de santé. « Les gens consomment de moins en moins en volume, mais apprécient davantage une bière de dégustation », pointe ainsi l’ASBL, qui ajoute qu’en raison de l’offre grandissante de bières sans alcool et à faible teneur en alcool, cette catégorie a progressé de quelque 12% par rapport à 2022.
Par contre, contrairement aux années précédentes, les brasseurs belges n’ont pas pu profiter des exportations pour compenser la baisse de la consommation domestique. L’an dernier, celles-ci ont chuté de près de 7,5%. Si en Europe, la perte s’est limitée à 4,4%, elle s’est élevée à 22,2% en ce qui concerne les exportations extra-européennes. Selon la fédération des brasseurs, ce recul s’explique au moins en partie par un déclin de la compétitivité belge. « Les coûts de production augmentent en Belgique, de sorte qu’il est de plus en plus difficile pour les brasseries belges de rester compétitives face à l’offre locale croissante des brasseries des pays d’exportation. Dans un contexte de crise mondiale du pouvoir d’achat, les consommateurs sont plus enclins à choisir une alternative locale moins chère qu’une bière belge importée. »
C’est pourquoi les Brasseurs Belges soulignent l’importance d’une politique gouvernementale réfléchie pour soutenir le secteur, la fédération rappelant au passage que la contribution économique du secteur brassicole est estimée par le Bureau fédéral du Plan à 4 milliards d’euros (1% du PIB) et qu’il génère près de 7.000 emplois directs auxquels s’ajoutent encore quelque 50.000 emplois indirects. Et l’organisation professionnelle de conclure que « ce n’est pas seulement la valeur ajoutée économique du secteur brassicole, mais aussi la culture de la bière, reconnue par l'UNESCO, le tourisme et la réputation qui y sont associés, qui font du bien à notre pays. »
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