La polarisation est un phénomène de notre époque. Les discussions sur le tabagisme et la politique en la matière suivent cette même tendance depuis longtemps et sont particulièrement animées. Frederic Reynaert, director external affairs chez PMI Belgium & Luxemburg, estime qu’il est temps de se montrer plus constructif. “Une année pleine d’opportunités s’offre à nous pour trouver ensemble des solutions durables. Saisissons-les.”

Ces dernières années, des évolutions considérables ont eu lieu en matière de tabac. Précurseur et grand artisan de la transformation, Philip Morris International (PMI) a radicalement revu sa stratégie commerciale il y a une dizaine d’années. Avec le lancement d’IQOS au Japon et en Italie – un produit sans fumée qui chauffe le tabac au lieu de le brûler, libérant jusqu’à 95 % moins de substances nocives – PMI a posé les jalons d’un avenir sans fumée. Avec ce produit, Philip Morris a pour ambition de remplacer la cigarette par des produits sans fumée et scientifiquement étayés, aussi vite que possible partout dans le monde.

Outre IQOS, PMI a ajouté à son portefeuille d’autres produits sans fumée qui sont aujourd’hui commercialisés sur 92 marchés pour plus de 36 millions d’utilisateurs. En Belgique, le produit de vapotage VEEV est disponible depuis l’an dernier mais le tabac chauffé est encore interdit à la vente.  “L’interdiction du tabac chauffé en Belgique est la conséquence directe d’une politique qui applique encore les recettes des années 70 et s’appuie sur des idéologies dépassées”, affirme Frederic Reynaert, director external affairs chez PMI Belgium & Luxemburg. “Il y a un besoin de modernisation, de politiques qui placent réellement les personnes au centre de la décision et offrent des solutions aux problèmes qui se posent dans la société actuelle.”

Profil de risque 

Philip Morris soutient une politique inclusive et durable en matière de tabac et de tabagisme. “Nous aussi nous voulons en finir définitivement avec la cigarette et l’expérience nous a appris que pour y arriver, il faut aller au-delà de la prévention et du sevrage tabagique. Une politique ne peut et ne doit plus se limiter à des règles, des interdictions ou des mesures restrictives. Elle doit donner la priorité aux personnes. Une politique durable en matière de tabac tient compte des différents groupes cibles et veille à ce que les personnes qui ne fument pas ne commencent pas à fumer et à ce que les personnes qui fument arrêtent. Nous constatons toutefois que, dans la pratique, les choses ne sont pas aussi simples et qu’il y a toujours un troisième groupe, celui des personnes qui continuent à fumer quoiqu’il advienne. La politique en matière de tabac doit également apporter des solutions à ces personnes. Apporter des solutions à ces personnes est possible si l’on se concentre sur l’innovation et qu’on leur donne la possibilité de passer à des produits à moindre risque.”

“Pour nous, il ne s’agit donc pas uniquement d’une question d’interdiction. Nous croyons en une politique qui tient compte des différents groupes cibles de notre société, du profil de risque des différents produits et des connaissances scientifiques qui doivent sous-tendre cet ensemble”, poursuit Frederic Reynaert. “Une interdiction est rarement la solution à un problème. Mais ne vous méprenez pas, nous sommes favorables à une application stricte des règles pour autant qu’elles soient intelligentes.” Notre interlocuteur fait référence à des pays comme le Japon et la Suède, dont les gouvernements ont mené, avec succès, une politique basée sur la réduction des risques. En Belgique, il tente donc de faire entendre la voix de PMI, y compris au niveau politique et social, et de parler de ces questions en s’appuyant des informations fiables.

Philip Morris International
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Philip Morris International

Prévention, arrêt et produits moins nocifs

Aujourd’hui, les autorités belges appliquent abusivement le principe de précaution, interdisant de facto certaines avancées. La situation donne lieu à toutes sortes de litiges, jusqu’au Conseil d’État. “Mais nous demandons et continuerons à demander à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement”, affirme avec force Frederic Reynaert. “Au fil des ans, PMI a déjà investi plus de 12,5 milliards de dollars dans la recherche et le développement de solutions sans fumée. Nous avons accumulé des connaissances considérables en la matière et nous tenons à les partager. D’autant plus que nous constatons que cela fonctionne. Les produits sans fumée représentaient 38 % des recettes nettes totales de PMI pour les neuf premiers mois de 2024. De plus en plus de pays adoptent des alternatives sans fumée comme partie intégrante de leurs politiques en matière de tabac et obtiennent des résultats.”

“Interdire une plus large gamme d’alternatives sans fumée est une énorme opportunité manquée, surtout quand on sait que le tabac chauffé est disponible dans de nombreux autres pays depuis plus d’une décennie. Mais nous sommes convaincus que ce n’est qu’une question de temps. Si les décideurs politiques et les consommateurs peuvent accéder aux informations disponibles et comprendre les avantages de la réduction des risques, la situation pourrait rapidement évoluer.”

Un contexte plus large comme cadre d’une avancée décisive 

L’année à venir sera également importante pour s’attaquer à la problématique de la politique d’accises sur le tabac et la nicotine et tracer une nouvelle voie. 2024 a vu des augmentations sans précédent des accises, censées contribuer à décourager le tabagisme et à générer des recettes supplémentaires pour l’État. Cependant, les chiffres ont montré que cela n’a pas fonctionné : la prévalence du tabagisme dans notre pays ne diminue pas, le commerce illicite a explosé et l’État perd des centaines de millions de recettes. L’augmentation des accises a déplacé et amplifié le problème, ce qui ne peut être le but recherché.

Les Belges ne renoncent pas à la cigarette lorsque les prix grimpent en flèche : on constate au contraire qu’ils cherchent des solutions abordables, souvent illégales et de qualité incontrôlée. Cette année, on a fermé pas moins de 12 ateliers clandestins de fabrication de cigarettes en Belgique et les études montrent que 13 % de l’ensemble des cigarettes fumées en Belgique sont illégales. Ce phénomène touche également les jeunes, qui trouvent eux aussi un accès facile aux circuits illégaux.

 Frederic Reynaert, director external affairs chez PMI Belgium & Luxemburg
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PMI Belgium & Luxemburg

“Il n’y a que des perdants avec la politique actuelle”, estime Frederic Reynaert. “Le gouvernement et les commerçants honnêtes perdent des revenus, la santé publique ne s’améliore pas, la sécurité est mise à mal par le crime organisé et les profits ne bénéficient qu’au circuit illégal : importations illégales et même production illégale.” Pour PMI, il est évident que l’État belge se porterait mieux avec une approche plus holistique et équilibrée, où la santé, l’économie et la sécurité seraient abordées de front. “Nous sommes convaincus que la politique en matière d’accises peut être plus raisonnable et plus durable. D’une part, les augmentations des accises devraient devenir plus prévisibles afin que soient pris en compte l’impact sur le commerce illégal, la viabilité économique des commerçants et le pouvoir d’achat du groupe cible concerné. D’autre part, il convient également de différencier les produits en fonction de leur profil de risque.” 

Une nouvelle politique gouvernementale 

Pour PMI, 2025 pourrait être l’année du dialogue, d’une avancée décisive et d’une politique durable “et nous ferons tout pour que cela se produise”, annonce Frederic Reynaert. “Nous sommes contre les smart vape destinés aux jeunes, par exemple. La législation est stricte, mais trop peu appliquée. Il faut absolument prendre des mesures à cet égard. Sur internet aussi il y a trop d’offres de produits illégaux ou de qualité inférieure. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités à cet égard et sévir contre les opérateurs malhonnêtes.”

PMI espère des discussions constructives en 2025. “Tout comme les autorités, nous aspirons à un monde sans tabac, en mettant fin à la cigarette le plus tôt possible. Mais personne ne peut résoudre seul ce problème complexe. La coopération entre toutes les parties concernées est indispensable et nous devons exploiter nos ressources respectives. Nous disposons de l’expertise nécessaire et sommes prêts à la partager. C’est pourquoi, cette année, nous continuerons d’inviter à un dialogue objectif fondé sur les faits, la science et le bon sens, non seulement pour parvenir à une législation intelligente et cohérente qui tienne compte de tous les facteurs, mais aussi pour garantir par la suite l’application effective de la loi.”

12 : nombre d’ateliers clandestins de fabrication de cigarettes fermés en Belgique en 2024

13 % : de toutes les cigarettes fumées en Belgique sont illégales

92 : nombre de marchés où les produits sans fumée de PMI sont disponibles

500 : en millions d’euros, les droits d’accises non perçus par la Belgique à cause des circuits illégaux