616 millions d’euros de denrées s’envolent à l’étranger

Les Belges achètent de plus en plus fréquemment leur alimentation et leurs boissons à l’étranger, en moyenne 9 fois pas an. Au total, ils ont acheté pour pas moins de 616 millions d’euros de denrées au cours de l’année 2018 dans nos pays voisins. Cela représente une nouvelle hausse de 4,6%. C’est ce qui ressort des derniers chiffres de GfK.

L’analyse du comportement d’achat de 5000 Belges réalisé par GfK ne fait aucun doute : les Belges sont de plus en plus amenés à acheter leurs produits alimentaires et leurs boissons dans nos pays voisins. 

En 10 ans, les achats transfrontaliers en France ont augmenté de 71,7%

En analysant les achats transfrontaliers de 2008 à 2018, on note une hausse de quelque 71,7% des achats réalisés en France par les consommateurs belges, passant de 159 millions d’euros à 273 millions d’euros. « Après une légère retombée suite aux contrôles frontaliers renforcés après les attentats en 2017, les distributeurs français poussent à nouveaux les Belges à traverser la frontière » déclare la Fevia, Fédération de l’industrie alimentaire belge. 

Cette augmentation est moins soutenue aux Pays-Bas, quoique tout de même de l’ordre des +17,4%. Fevia explique ceci par le fait que les distributeurs néerlandais se sont installés dans notre pays ces dernières années et que les Pays-Bas ont augmenté la TVA au même niveau que notre pays.

Comment expliquer ce phénomène?

En 2017, l’Observatoire des prix a réalisé une comparaison entre les prix des magasins belges et ceux des pays voisins. Il en ressortait déjà que les produits alimentaires en Belgique sont en moyenne 10,3 % plus chers qu’en France, 11,7 % plus chers qu’aux Pays-Bas et 10,2 % plus chers qu’en Allemagne.

Baisse des ventes de 5,3% sur le marché intérieur

« Nous constatons, tout comme l’Observatoire des prix et un mémorandum récent du Comité consultatif Spécial Alimentation du Conseil Central de l’Economie, que nous sommes beaucoup trop chers avec une politique fiscale qui accumule les taxes et les accises. La taxe emballages, ladite « taxe santé », sans oublier les accises plus élevées sur l’alcool : voici ce qui rend les produits plus coûteux dans notre pays et qui fait disparaître le pouvoir d’achat à l’étranger. Par conséquent, nos propres entreprises ont enregistré une baisse des ventes de 5,3 % sur le marché intérieur l’année dernière » prévient Bart Buysse, CEO de Fevia.

1 Belge sur 3 achète à l’étranger

Les chiffres de GfK démontrent que 1 Belge sur 3 pratique des achats transfrontaliers et qu’en moyenne les Belges traversent la frontière 9 fois par an dans ce but. « Les achats transfrontaliers ne sont pas un phénomène marginal, mais un problème de plus en plus préoccupant. Rendre nos produits plus coûteux porte non seulement atteinte à nos entreprises, mais nuit aussi à toute l’économie belge. Des mesures purement budgétaires qui, à court terme, devaient apporter de l’argent dans les caisses de l’Etat, et qui provoquent ainsi une perte de recettes pour la trésorerie » déclare Jan Vander Stichele, président de Fevia.

C’est pourquoi la fédération appelle les futurs gouvernements à réfléchir à long terme. « Supprimez l’accumulation de taxes et continuez à investir dans l’innovation, » conclut Jan Vander Stichele.