Série "Je ne crois pas aux stratégies de repli. La solution vient toujours d'un chiffre d'affaires en hausse"
Gondola
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Al'aube de 2023, notre rédaction a invité une série de commerçants à nous livrer leur sentiment sur l'état du marché et ses difficultés à partir de leur expérience du terrain. Pour ces témoins, la réalité du commerce est d’abord celle de leur(s) propre(s) commerce(s). Quelle fut leur expérience de cette année 2022 mouvementée ? Quels espoirs nourrissent-ils pour 2023 ? Ecoutons cette fois Renaud Caeymaex, expoitant affilié des AD Delhaize Merbraine et Meiser.
Résumer 2022 ? Une année de… non, restons polis, une année ingrate ! (rires). En clair, on bosse comme des fous, pour rien, sinon payer les factures. Et encore : ici, notre chiffre d’affaires reste stable, et c’est déjà très compliqué. Pour ceux de mes confrères dont le chiffre recule, ce doit être catastrophique. Il y a le choc énergétique direct, et puis celui qui suit à travers l’indexation des salaires. Pour les indépendants, c’est la double peine. Mais il n’y a pas d’autre issue. Si le pouvoir d’achat des Belges s’effondre, à qui allons-nous vendre ? Le seul aspect positif de tout ceci, c’est l’espoir qu’il envoie un signal fort aux décideurs politiques et économiques, et même au citoyen : il faut revenir les pieds sur terre, affronter les difficultés avec pragmatisme. Notre dépendance énergétique a été mal anticipée, nous sommes bien plus fragiles que nous ne le croyions, et le Covid l’avait déjà montré sur un autre plan. Alors il faut reconstruire un système viable, avec des prix maîtrisés et plafonnés, sans dogmatisme déconnecté de la réalité. Il n’y a d’ailleurs pas d’autre choix: cette problématique de l’énergie est devenue un élément central du débat politique.
L’année 2022 fut donc bien difficile, mais ça ne m’empêche pas d’avoir la foi pour 2023. D’abord parce que je ne crois pas une seconde aux stratégies de repli. Avec l’explosion des coûts de l’énergie, j’ai vu des confrères choisir de diminuer la voilure, retirer des frigos, réduire leur rayon surgelés. Je suppose qu’ils font leur comptes ? Mais pour moi, ce n’est pas la solution. Les restrictions ne sont pas payantes ! Si un sportif cesse de s’entraîner pendant six mois parce qu’il fait trop froid, il ne sera jamais en forme quand reviendra le printemps. Pour absorber ces charges élevées, il n’y a pas d’autre choix que de développer son chiffre d’affaires. Et garder son envie, son énergie, ses valeurs. Ce qui m’anime aujourd’hui, c’est plus que jamais ma passion !
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Cet article a été publié dans notre édition spéciale de Gondola Magazine. Curieux de lire d'autres articles ? Abonnez-vous vite !
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