Il est fasciné par la technologie et encourage les entreprises à mieux gérer leur temps. Jürgen Ingels, managing partner du fonds d’investissement Smartfin, parle de l’excitation que procure l’entreprenariat mais aussi de ses aspects moins glamours. “J’ai eu des crises d’angoisse, des problèmes de sommeil et des palpitations cardiaques, mais l’entreprenariat m’a apporté d’énormes satisfactions.”

Jürgen Ingels est à l’aise dans de nombreux domaines différents. Il parle avec autant d’aisance des voyages dans l’espace – il a organisé une grande exposition sur l’espace à Anvers il y a deux ans – que de l’importance du marketing, des subtilités d’un bilan financier ou des grandes évolutions technologiques qui, selon lui, définiront notre société dans les décennies à venir. Il est le fondateur de Clear2Pay, une société belge qui fabrique des logiciels de paiement pour les banques et qui a été vendue à la société américaine FIS pour 375 millions d’euros en 2014. Depuis, il se concentre sur le soutien aux entreprises technologiques européennes avec son fonds d’investissement Smartfin. “J’ai toujours été intéressé par la technologie”, explique-t-il. “Gamin, je démontais les ordinateurs pour voir comment ils fonctionnaient. Je me passionnais aussi pour les logiciels. J’ai commencé les études d’ingénierie industrielle à Ostende mais au bout de deux ans j’ai voulu changer de filière. Mon père a marqué son accord tout en précisant qu’il ne me financerait plus ! J’ai donc travaillé chez Quick, 30 heures par semaine, pour payer mes études de sciences politiques et sociales à Anvers. J’étais intéressé par la philosophie, l’histoire et la psychologie. Après Anvers, j’ai fait un MBA (maîtrise en administration des affaires, ndlr). Mes activités actuelles – du capital-investissement et de l’investissement dans des entreprises technologiques européennes – sont en fait une combinaison de trois disciplines, sociologie, psychologie et histoire. Elles m’aident à identifier les évolutions sociétales importantes et à les anticiper. Voilà en quelques mots ce que je fais aujourd’hui. Mon MBA est également précieux car il faut savoir lire les bilans et maîtriser l’aspect commercial. C’est cette combinaison qui me passionne.”