Le secteur des courses alimentaires en ligne, tout comme celui de certains sites non-food, connaît une telle croissance… qu’il est aujourd'hui en saturation.

Les premiers jours de confinement, les sites de commandes de courses en ligne ont connu des pics de parfois 400% en l’espace d’une journée, obligeant certaines enseignes à stopper temporairement le service. Les raisons de cet engouement ? Certains consommateurs ne veulent plus forcément se rendre en magasin, voire ne peuvent plus s’y rendre faute de moyens de transport adéquat. En ce début du mois d’avril, après trois semaines de confinement, la situation de saturation ne semble pas tout à fait rétablie. Malgré une baisse de la fréquentation en magasin par rapport à la première semaine de confinement, il faut encore compter jusqu'à une semaine pour les commandes en ligne. Les enseignes ont renforcé leur service mais, selon nos sources, préfèrent avant tout garder leur personnel actif dans les magasins physiques. La préparation des courses en ligne prend du temps et est beaucoup moins rentable pour une enseigne que les ventes physiques. Voici, au 7 avril, le topo pour les trois retailers qui proposent un service de commande.

Delhaize - Home Delivery : en temps normal, le service Home Delivery promet une livraison en 24 heures. « Une fois le panier commandé, l'internaute choisit une date de livraison sur un agenda », explique Karima Ghozzi, porte-parole de Delhaize. « Depuis le début du confinement, les créneaux se remplissent tellement vite que les possibilités sont retardées à une semaine, soit le délai maximum. » Pour assurer le suivi, l’enseigne au lion a pourtant renforcé son personnel et sa logistique, la capacité a été améliorée de 70% par rapport au mois dernier. « Delhaize dispose en temps normal de 55 camionnettes pour opérer les livraisons. Vu la demande, nous avons affrété 15 camionnettes en plus depuis la crise." Pour ne pas surcharger les équipes en magasin, le retrait des courses en magasins est quant à lui temporairement suspendu.

Colruyt – Collect&Go : au tout début du confinement, Colruyt a dû stopper son service de commandes de courses suite à l’afflux de la demande. Pour rappel, Colruyt ne propose pas de livraison à domicile de courses alimentaires mais il est possible de commander en ligne pour rechercher en magasin. « Une partie des commandes est préparée dans un de nos deux centres de distribution à Zaventem et à Erpe-Mere, une autre partie étant préparée en magasins », explique Nathalie Roisin, porte-parole de Colruyt. « La situation à tendance à s’améliorer et nous passons d’une journée à une semaine pour la préparation des commandes en ligne. Le site web a par ailleurs été amélioré. Les clients peuvent désormais connaître les points de retrait où il y a encore de la capacité. » Chaque jour, de nouvelles plages horaires sont proposées mais... sont prises d'assaut en à peine quelques minutes. Il y a donc encore saturation. 

Carrefour – Drive et ShipTo : Carrefour est la seule enseigne nationale à garder trois systèmes opérationnels : la livraison de courses à domicile, le Drive (système de retrait des courses en magasins après achat en ligne) et ShipTo, service à vélo qui propose des livraisons dans un rayon de 4 kilomètres autour du magasin choisi en pas moins de 90 minutes (seulement à Bruxelles, Anvers et Gand). "Les retards pour les livraisons à domicile et le Drive peuvent être de l'ordre d'une, voire deux semaines", explique Aurélie Gerth, porte-parole de Carrefour. "Nous avons toutefois augmenté la capacité de 20% par rapport à la normale." Par ailleurs, le service de livraison ShipTo promet une "livraison endéans les 4 heures au lieu d'une heure. Pour donner un ordre d'idée, le service ShipTo est passé de 500 commandes par semaine habituellement à Bruxelles contre 3000 par semaine depuis le début du confinement."