Tony's Chocolonely
- Photo-reportage : 17.000 mètres carrés dédiés à la différence
- Franchise : “Il y a toujours de la place pour l'esprit d'entreprise”
- Dossiers : Sauces chaudes, fromage, charcuterie, produits de fin d’année
Tony's Chocolonely
La riche famille belge de Spoelberch, actionnaire historique du géant brassicole AB InBev, a fortement augmenté sa participation dans Tony's Chocolonely. Via son véhicule d’investissement Verlinvest, elle dispose désormais de 42% des parts de l’entreprise de chocolat éthique, contre 26% précédemment.
En rachetant une partie des actions du patron de Tony's Chocolonely, Henk Jan Beltman, dont la participation diminue de 42 à 26%, Verlinvest devient ainsi l’actionnaire majoritaire du fabricant de chocolat, moins de deux ans après avoir fait son apparition au sein de l’actionnariat. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé. Henk Jan Beltman a toutefois assuré au quotidien néerlandais Financieele Dagblad que les décisions importantes continueraient à se prendre en concertation avec les autres actionnaires, parmi lesquels figurent également les employés de Tony’s et le fabricant de jus de fruits et smoothies Innocent Drinks. Le ‘Chief Chocolate Officer’ de Tony’s a justifié sa décision en expliquant vendre ses actions pour rembourser les dettes contractées il y plusieurs années afin de racheter les parts des cofondateurs de l'entreprise.
La société d’investissement Verlinvest a été créée en 1995 par les familles actionnaires d’AB InBev de Spoelberch et de Mévius. En un peu plus de 20 ans, la firme a investi dans des sociétés basées en Europe, aux États-Unis et en Asie. Ses secteurs de prédilection sont le digital et l’e-commerce (Frichti, Everli, Purplle…), la santé et les soins (Liva, Bludental, Red Sun…), ainsi que l’alimentation et les boissons (Oatly, Vita Coco, Mutti…).
Quant à Tony’s Chocolonely, elle a été fondée en 2005 par trois journalistes néerlandais, après la réalisation d’un reportage sur les nombreux abus constatés dans les plantations de cacao. Ce n'est que quelques années plus tard, à partir de 2010, que Henk Jan Beltman a commencé à s'impliquer dans l'entreprise qui s’est fixé pour mission de faire en sorte que tous les chocolats du monde entier, pas seulement ceux de Tony's, soient '100% sans esclaves'. Mais malgré ses bonnes intentions, la société n’a toutefois pas toujours été épargnée par la critique. Ainsi, Tony’s Chocolonely a récemment reconnu dans son rapport annuel qu'au moins 1.700 cas de travail d’enfants avaient été identifiés l’année dernière au sein de sa chaîne d’approvisionnement. Suite à la publication de ce rapport « honnête », le fabricant avait assuré que cette hausse, qui s'explique principalement par le fait que l'entreprise travaille avec davantage de coopératives partenaires, signifiait que des changements étaient désormais en cours : « Nous voulons trouver les cas d’enfants qui travaillent illégalement. Ce n'est qu'alors que nous pourrons œuvrer avec les familles pour résoudre le problème. » L’entreprise a par ailleurs souligné qu’aucun cas d’esclavage moderne n’avait par contre été identifié. Une bonne nouvelle qui compense quelque peu le fait que Tony’s Chocolonely a disparu début 2021 de la liste des ‘entreprises éthiques’ dressée par l’organisation Slave Free Chocolate à cause de sa collaboration avec le géant Barry Callebaut, dont la chaîne d'approvisionnement est soupçonnée d'abriter des abus et à qui la marque néerlandais sous-traite la transformation de ses fèves de cacao.
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