L'année dernière, la marge bénéficiaire des entreprises alimentaires belges a atteint son niveau le plus bas depuis 15 ans. Les coûts de l'énergie et de la main-d'œuvre pèsent particulièrement lourd dans la balance, indique Fevia. La fédération note également que les relations avec les supermarchés sont devenues plus difficiles.

Les entreprises alimentaires belges ont tiré la sonnette d'alarme. L'année dernière, le bénéfice net représentait 2,32 % de leur chiffre d'affaires. C'est le niveau le plus bas depuis 15 ans et il est inférieur de plus d'un tiers (36 %) à celui de 2019, indique la fédération de l'industrie alimentaire belge Fevia dans une analyse cyclique de l'industrie alimentaire belge. “Tous les indicateurs économiques sont dans le rouge, ou presque”, peut-on lire sur le communiqué. Les prix des produits de base ont de nouveau augmenté, l'inflation atteignant 5,5 % en octobre. La consommation alimentaire des ménages a encore diminué en 2023 (-6,8 %). Les ventes ont baissé de 0,8 % entre janvier et juin. Cette baisse a été largement compensée par les augmentations de prix dues à l'inflation : en volume, la baisse a été de 3,3 %.

Selon l'industrie, les entreprises belges perdent du terrain face à leurs concurrents étrangers, qui bénéficient de coûts moins élevés. Les coûts de l'énergie et de la main-d'œuvre, en particulier, sont plus élevés en Belgique. Selon Fevia, l'écart des coûts salariaux par rapport à nos pays voisins a diminué pendant des années, alors qu'il est remonté à 25,4 %. L'indexation automatique des salaires et l'inflation élevée en sont la cause. Celles-ci n'ont pas toujours pu être répercutées. Fevia fait aussi référence à la relation avec les supermarchés qui est devenue plus rude. Les supermarchés achètent également moins de produits alimentaires en provenance de notre pays : le nombre de produits belges a chuté de plusieurs points de pourcentage pour atteindre 61 % au cours des dernières années. Cette baisse devrait se poursuivre l'année prochaine. Pour cause, les chaînes de supermarchés achètent de plus en plus au niveau européen parce qu'elles peuvent y exploiter leurs économies d'échelle.

Par ailleurs, le secteur s'attend à une facture d'environ 112 millions d'euros pour les déchets sauvages. Il y aura une taxe sur les déchets dans tous les États membres de l'Union européenne, qui obligera les producteurs d'aliments et de boissons à contribuer au nettoyage des déchets. Selon Fevia, la taxe dans notre pays est trois fois plus élevée que dans les autres États membres, ce qui rendrait les produits encore plus chers dans notre pays. Selon le groupe de pression, les Belges ont dépensé plus d'un demi-milliard d'euros en produits alimentaires à l'étranger depuis 2023, alors que ce montant oscillait auparavant entre 250 et 300 millions d'euros. Ces chiffres interviennent alors qu'un nouveau gouvernement doit être constitué au niveau fédéral. Fevia espère que des mesures seront prises pour aider le secteur à se relever.